Pour entrer dans la théologie de ce dernier dimanche d’Avent, il nous suffit d’écouter attentivement la deuxième lecture offerte par saint Paul : la Lettre aux Romains se conclut par une grande doxologie, une hymne liturgique pour rendre gloire à Dieu. Cette doxologie, très dense en son style, est centrée sur l’idée du « mystère », qui donne une clé d’introduction à toutes les autres lectures : « révélation d’un mystère gardé… manifesté… porté à la connaissance… » (Rm 16). Il s’agit du grand projet divin de Salut, qui se manifeste notamment dans le mystère du Temple, demeure de Dieu, auquel David est introduit par la grande promesse messianique qui vient couronner son règne (2 S 7) ; un mystère qui se dévoile pleinement lors de l’Annonciation à Marie, puisque Dieu vient habiter notre humanité (Lc 1). La communauté chrétienne vit de ce mystère et le célèbre avec ferveur pour rendre grâce à Dieu le Père par les paroles de saint Paul (Rm 16).
Deuxième lecture : « révélation d’un mystère » (Rm 16, 25-27)
La culture grecque utilisait largement le mot « mystère » (μυστήριον, mystèrion), pour désigner une « chose secrète » détenue par la divinité, que seuls les initiés pouvaient obtenir grâce aux rites des religions « à mystères » : pensons aux festivités religieuses de l’Égypte ancienne où les mystères d’Osiris liaient le sacré et le secret. La momie d’Osiris, conservée au plus profond du Douât (« le monde des morts »), était visitée chaque nuit par le dieu solaire, Rê, durant son voyage nocturne, pour y trouver sa régénération célébrée par les prêtres dans les temples consacrés à ce culte… Au temps de Jésus, certaines branches du judaïsme, les milieux dits « apocalyptiques », tournaient eux aussi à l’ésotérisme : ils espéraient connaître les desseins divins, inaccessibles à l’homme, mais que des révélations spéciales prétendaient dévoiler, pour assister à l’intervention du Dieu des Armées…
La Lettre de saint Paul aux Romains est son plus grand monument théologique ; dans sa conclusion, il exalte la « révélation d’un mystère gardé depuis toujours dans le silence » (16, 25), empruntant à la culture de son temps ce concept que le Christ vient de transformer totalement. Ce « mystère » est à présent annoncé aux nations « pour les amener à l’obéissance de la foi ». De quoi s’agit-il exactement ? Il suffit de confronter cette hymne avec le début de la Lettre pour comprendre la pensée de l’Apôtre : le mystère du Christ (Rm 1, 3) a été promis par les prophètes (v. 2) et est devenu l’Évangile de Dieu (v. 1), que Paul proclame aux nations, obtenant leur conversion (« l’obéissance de la foi », v. 5).
L’Apôtre est ainsi ébloui par ce déploiement de la Puissance divine au sein de l’histoire humaine : il contemple l’histoire du Salut, dont le Christ est le sommet et l’aboutissement, et la résume en trois phases dans la lecture de ce jour :
– Les préparations divines à l’avènement du Fils (« mystère gardé depuis toujours dans le silence »), notamment l’annonce prophétique qui demeurait scellée ;
– Le mystère pascal de Jésus, qui est le « mystère maintenant manifesté », où les Écritures d’Israël s’accomplissent (« au moyen des écrits prophétiques ») : l’Ancien Testament illumine l’agir du Christ ;
– L’extension du Salut aux Gentils par la prédication (« mystère porté à la connaissance de toutes les nations ») : le Nouveau Testament naît d’ailleurs de cette transmission.
C’est cette structure en trois phases qui détermine le choix des lectures de ce jour : la première, où David reçoit la grande promesse messianique (2 S 7), est bien l’un des « écrits prophétiques » mentionnés par la lettre aux Romains (16, 6). Cette promesse s’accomplit dans l’évangile, où nous assistons à l’Incarnation du Verbe : « Il lui donnera le trône de David son père. » (Lc 1, 32)
Nos assemblées du dimanche, réunies pour la célébration de la messe dans le monde entier, témoignent que ce mystère a été effectivement « porté à la connaissance de toutes les nations », et notre liturgie s’unit à l’enthousiasme de Paul dans le dernier verset de sa majestueuse Épître : « À Celui qui est le seul sage, Dieu, par Jésus-Christ, à lui la gloire pour les siècles. » (Rm 16, 27) Par notre Amen, nous mettons en œuvre « l’obéissance de la foi » qui nous procure le salut.
Première lecture : la grande promesse messianique (2 S 7)
La liturgie nous propose de méditer l’un des oracles les plus importants dans l’Ancien Testament : la promesse que Dieu, à travers le prophète Nathan, adresse au roi David (2 S 7). C’est la promesse du Messie faite à la lignée des rois de Juda, qui ne cessera d’habiter l’âme et les écrits d’Israël à travers les siècles, surtout dans les heures sombres de persécutions et souffrances. Par exemple, le chroniqueur qui décrit négativement le règne de Joram, quelques siècles après David, ajoute cette mention après son jugement très sévère : « Cependant, le Seigneur ne voulut pas détruire la maison de David à cause de l’alliance qu’il avait conclue avec lui et selon la promesse qu’il lui avait faite de lui laisser toujours une lampe ainsi qu’à ses fils. » (2 Ch 21, 7)
Avec un cœur généreux, un peu trop imbu de sa grandeur humaine, David voudrait offrir une vraie maison – un Temple – à l’Arche du Seigneur qui, depuis l’Exode, demeure sous une tente. Tout le Premier Livre de Samuel nous raconte son ascension au pouvoir, qu’il exerce maintenant à son apogée, avant le désastre du péché avec Bethséba (2 S 11), et ses conséquences désastreuses. David raisonne comme les souverains qui l’entourent, où la splendeur des sanctuaires ne magnifie pas seulement les différentes divinités, mais aussi le pouvoir qui les a construits. Il oublie peut-être les origines nomades d’Israël que le Deutéronome rappelle : « Mon père était un Araméen errant qui descendit en Égypte » (Dt 26, 5) ; si l’Arche est sous la tente, c’est parce que l’Alliance a été scellée au désert, pendant l’Exode ; maintenant que David établit un État sédentaire puissant, puisqu’il a réuni les deux royaumes en sa personne, peut-être a-t-il honte de ces origines modestes face aux autres peuples, comme les Égyptiens, aux sanctuaires colossaux.
Son attitude est somme toute louable, et le prophète Nathan l’approuve dans un premier temps (« Tout ce que tu as l’intention de faire, fais-le », v. 3), signe que cette inquiétude royale est bien inspirée par Dieu, mais pour le conduire à une tout autre réalisation. Le Seigneur saisit l’occasion pour retourner la proposition et se montrer encore plus généreux que David. Tout le texte joue sur trois significations de ce simple mot, « maison » (בית, baït) : celle où habite David, son palais ; celle qu’il voudrait offrir à Dieu, le Temple ; la lignée des rois de Juda, la « maison de David » au sens figuré.
Le Seigneur ne ménage pas son souverain, qui est remis à sa juste place dans toutes les dimensions de son être : il se targue du titre de roi ? Dieu lui donne celui de « serviteur » (עבד, ebed, « esclave », v. 8). Il se croit le premier grand leader d’Israël ? Dieu le renvoie aux autorités précédentes : « les juges d’Israël, institués comme pasteurs de mon peuple » (v. 7), qui auraient très bien pu lui construire une « maison de cèdre » comme tous les puissants de la région. Il a oublié ses origines modestes de dernier fils envoyé paître le troupeau de Jessé (1 S 16) ? Dieu lui rappelle qu’il lui doit son ascension au pouvoir (v. 8). Il se glorifie de tous ses exploits militaires ? Dieu affirme que c’est Lui qui a déployé son bras puissant : « J’ai abattu devant toi tous tes ennemis. » (v. 9) La gloire de David ne vient que du Seigneur : « Je t’ai fait un nom », et il ne doit pas faire écran à la seule vraie gloire, qui est divine. Dieu, enfin, revendique son autorité directe sur le peuple saint : « Je l’y planterai, il s’y établira. » (v. 10)
Mais le discours s’inverse brusquement (v. 12) : Dieu invite David à laisser de côté le thème du Temple de pierre, qu’il réserve à Salomon, et lui ouvre une autre perspective répondant au désir qui habite le cœur de tout roi : la « maison de David » sera sa descendance qui jouira de la protection divine. « Le Seigneur te fait savoir qu’il te fera lui-même une maison. » L’oracle contemple l’après-David et magnifie sa descendance ; la relation père-fils, si importante pour David puisqu’il vient de fonder une nouvelle dynastie, est transformée pour devenir l’expression du lien entre Dieu et le (ou les) successeur(s) de David : « Je serai pour lui un père, et lui sera pour moi un fils » (v. 14), une expression très proche des « formules d’Alliance ». La mort est en quelque sorte conjurée pour David : « Ton trône sera affermi à jamais. » (v. 16)
La liturgie a supprimé quelques versets négatifs (« S’il commet le mal, je le châtierai avec une verge d’homme », v. 14), qui montrent que l’auteur pensait bien à la descendance immédiate de David, et notamment Salomon ; elle nous invite à projeter cet oracle vers le grand Messie à venir, comme tant d’autres textes postérieurs. Il faudrait également lire la réponse humble et heureuse de David, un modèle de prière presque balbutiante d’émotion : « Qui suis-je, Seigneur mon Dieu, et quelle est ma maison, pour que tu m’aies mené jusque-là ? » (v. 18.)
Tout au long des vicissitudes de l’histoire, notamment l’Exil à Babylone, cette promesse solennelle accompagnera le peuple d’Israël, nourrira son espérance et se changera petit à petit en attente messianique. Nous reviendrons sur ce point dans la méditation.
Psaume : louange au Dieu fidèle (Ps 89)
Recevant une telle promesse, David reste confondu et n’a d’autre désir que de rendre grâce à Dieu, par une belle prière qu’il prononce en présence du Seigneur, c’est-à-dire dans sa tente (2 S 7, 18-29) : « C’est pourquoi tu es grand, Seigneur Dieu : il n’y a personne comme toi et il n’y a pas d’autre Dieu que toi seul. »
Le psaume de la messe (Ps 89) reprend la même attitude, en invitant les fidèles à chanter les grandeurs du Seigneur. Nous ne retenons que trois strophes de ce grand chant de louange, mais il faudrait le relire et le prier en entier : achevant le troisième livre du psautier, il offre une méditation profonde sur la fidélité de Dieu. Le psalmiste la contemple à l’œuvre depuis la Création : « À toi le ciel, à toi aussi la terre, le monde et son contenu, c’est toi qui les fondas. » (v. 12) Elle est aussi le fondement de la vie du Peuple : « Justice et Droit sont l’appui de ton trône, Amour et Vérité marchent devant ta face. » (v. 15)
Il reformule ensuite la Promesse faite à David : « Avec mon élu, j’ai fait une alliance » (v. 4), nous offrant une strophe qui permet de célébrer les louanges du Seigneur en lui rappelant sa promesse.
Puis nous écoutons cette expression frappante : « Il me dira : “Tu es mon Père” » (v. 27), en écho avec 2 Samuel 7 : « Moi, je serai pour lui un père ; et lui sera pour moi un fils. » (v. 14) Ces expressions poétiques préparent la grande révélation que Jésus nous apportera : l’amour éternel dont le Père entoure son Fils bien-aimé, qui n’est autre que l’Esprit Saint…
Évangile : l’Annonciation (Lc 1, 26-38)
Le Psaume 89, dans sa dernière partie (v. 39-46), exprimait les difficultés, les angoisses et les doutes de l’Exil : Dieu semble avoir abandonné son peuple… À l’époque où Marie va recevoir la visite de l’Ange, beaucoup en Israël s’identifiaient à cette angoisse : une occupation ennemie, des rois illégitimes, une confusion religieuse, tant de calamités qui semblaient montrer l’abandon divin. Mais le Psaume se termine par un vibrant appel au secours s’appuyant sur la promesse de Dieu (v. 47-53) : « Jusques à quand, Seigneur, seras-tu caché ? Où donc, Seigneur, est ton premier amour, celui que tu jurais à David sur ta foi ? » La Promesse messianique de 2 Samuel 7 traverse les siècles comme un navire fend les flots déchaînés de l’histoire, emportant le croyant dans l’aventure de l’espérance…
Un navire sur lequel la famille de Marie avait certainement pris place, et que l’Ange va venir trouver : le « petit reste » d’Israël, celui des pauvres confiants en Dieu, assurant la continuité de l’Alliance malgré les errements dans le péché, trouve en elle sa réalisation la plus parfaite. Préservée du péché originel, elle est l’aboutissement et le sommet de l’Ancienne Alliance, qui va être fécondée par le Seigneur pour établir la Nouvelle Alliance ; elle va devenir l’Église et c’est ce moment crucial que nous sommes invités à venir contempler par saint Luc.
L’événement de l’Incarnation, annoncé par l’évangile (Lc 1), est ainsi la réponse divine à cette grande et majestueuse prière d’Israël, que la liturgie fait résonner par l’antienne d’ouverture de la messe : « Cieux, faites venir le Juste comme une rosée. Qu’il descende des nuées comme une pluie bienfaisante. Que la terre s’entrouvre et donne naissance au Sauveur ! » (Is 45, 8.)
En effet, la première déclaration de l’ange Gabriel à Marie (v. 30-33) ne laisse aucun doute à la jeune fille : elle sera la mère du Messie attendu, à qui le Seigneur Dieu « donnera le trône de David son père » ; il sera appelé à « régner sur la maison de Jacob pour les siècles ». Joseph nous est présenté comme appartenant à « la maison de David » (v. 27), une autre allusion à 2 Samuel 7. La promesse tant de fois répétée et contemplée comme une étoile dans les ténèbres de l’histoire s’accomplit enfin.
Marie pose alors une question à l’Ange : lors de la précédente annonciation, celle de la naissance de Jean-Baptiste (Lc 1), Zacharie avait été châtié pour avoir posé une question similaire : « À quoi connaîtrai-je cela ? car moi je suis un vieillard et ma femme est avancée en âge. » (v. 18) Il aurait dû saisir dans la foi que l’Ange annonçait un événement miraculeux, dans la lignée des naissances de l’Ancien Testament annoncées à des femmes stériles (Sarah, Anne, etc.). Ce sera d’ailleurs le signe donné à Marie : sa cousine, Élisabeth, qu’on appelait « la femme stérile » (v. 37), va enfanter un fils.
Marie, quant à elle, ne met pas en doute la parole de l’Ange, mais s’enquiert très simplement des modalités de cet événement, puisqu’elle est vierge et que l’Esprit Saint, selon toute probabilité, avait mis auparavant dans son cœur la ferme proposition de le rester, comme une consécration à Dieu. Sa question ne marque aucune incrédulité, mais au contraire la volonté ferme de s’associer au Seigneur avec tout son être : son corps avec sa virginité, son esprit dans la compréhension de « comment » cette annonce va-t-elle s’accomplir.
D’où la seconde déclaration de l’Ange (v. 35-37) : l’annonce du mystère de la conception virginale de Jésus, une nouveauté absolue qui dépasse les naissances de femmes stériles dans l’Ancien Testament. Ce prodige est lié à sa filiation divine : « Il sera appelé Fils de Dieu. » (v. 35) Il convenait que le Fils unique, engendré de toute éternité par le Père, soit engendré sans père humain lorsqu’Il revêt notre nature humaine. Le cardinal Ratzinger nous offre une explication profonde de l’indication angélique, « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre » :
« Dans un parallélisme membre à membre se superposent deux images provenant de différentes trames de la tradition pour décrire le mystérieux et l’indicible. La première image fait allusion au récit de la Création (Gn 1, 2) et caractérise l’événement comme une création nouvelle : le Dieu dont l’Esprit planait sur les abîmes appela du néant l’être ; Lui l’Esprit créateur est le fondement de tout ce qui est ; ce Dieu inaugure ici une création nouvelle à partir de l’ancienne et en elle. Ainsi est caractérisée très fermement la coupure radicale que signifie la venue du Christ : sa nouveauté est telle qu’elle atteint jusqu’au fond de l’être ; elle n’est telle que parce qu’elle ne peut venir que de la puissance créatrice de Dieu lui-même et de nulle part ailleurs. La deuxième image – “la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre” – appartient à la théologie du culte d’Israël ; elle renvoie à la nuée qui recouvre de son ombre le Temple et indique ainsi la présence de Dieu. Marie apparaît comme la tente sainte, sur qui la présence cachée de Dieu devient efficace [1] . »
Le « mystère » qu’évoquait saint Paul, ce grand dessein divin qui se déploie au long de tous les siècles de l’histoire humaine, arrive donc à son dévoilement et à son accomplissement dans le Christ, comme l’explique le Catéchisme :
« L’Annonciation à Marie inaugure la “plénitude des temps” (Ga 4, 4), c’est-à-dire l’accomplissement des promesses et des préparations. Marie est invitée à concevoir Celui en qui habitera “corporellement la plénitude de la divinité” (Col 2, 9). La réponse divine à son “Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d’homme ?” (Lc 1, 34) est donnée par la puissance de l’Esprit : “L’Esprit Saint viendra sur toi” (Lc 1, 35) [2] . »
Ce tableau de Luc, si sublime dans sa simplicité, s’achève par la réponse humble et parfaite de Marie, qui s’associe de tout son être à ce projet dont Dieu seul a l’initiative. Elle est le modèle de l’Église et de l’âme face au Seigneur, une phrase qu’il nous est bon de répéter souvent : « Voici la servante du Seigneur : que tout m’advienne selon ta parole ! » (Lc 1, 38.) C’est d’ailleurs le même titre que Dieu avait imposé à David avant de lui offrir la grande promesse.
Saint Luc, par respect du mystère, laisse alors Marie dans son silence à Nazareth : nous demeurons au seuil du Temple, sans y entrer, éblouis par tant de lumière… Ce qui s’est passé immédiatement après l’Annonciation reste caché dans le silence de l’âme de Marie, dans sa relation intime avec le Seigneur. Dans sa prière de l’Angélus, l’Église emprunte à saint Jean ce que le texte de Luc laisse supposer après le départ de l’Ange : « Et le Verbe s’est fait chair, et Il a habité parmi nous. » (Jn 1, 14) Toutes les générations de croyants viendront s’émerveiller devant ce mystère insondable qui illumine nos âmes de la miséricorde divine.
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[1] Joseph Ratzinger, La fille de Sion : considérations sur la foi mariale de l’Église, Parole et Silence, 2002, p. 57.
[2] CEC, nº 484.
David et Marie, partenaires de Dieu