La procession des Rameaux, ce dimanche, nous invite à nous mettre en route et à suivre Jésus lors de son entrée à Jérusalem. Les acclamations des foules, qui veulent donner à l’évènement les accents du « triomphe » d’un Roi pénétrant dans la ville sainte, ne font qu’accomplir les prophéties du Messie humble, monté sur un ânon… Le pape François nous indique de quel triomphe et de quelle royauté il s’agit :
« Regardons-le : il monte un petit âne, il n’a pas une cour qui le suit, il n’est pas entouré d’une armée symbole de force. Ceux qui l’accompagnent ce sont des gens humbles, simples, qui ont la capacité de voir en Jésus quelque chose de plus ; qui ont le sens de la foi, qui disent : C’est le Sauveur. Jésus n’entre pas dans la Ville sainte pour recevoir les honneurs réservés aux rois terrestres, à qui a le pouvoir, à qui domine ; il entre pour être flagellé, insulté et outragé, comme l’annonce Isaïe dans la première Lecture (cf. Is 50, 6) ; il entre pour recevoir une couronne d’épines, un bâton, un manteau de pourpre, sa royauté sera objet de dérision ; il entre pour monter au Calvaire chargé d’un bois. […] Jésus entre à Jérusalem pour mourir sur la Croix. »[1]
Jésus s’avance donc vers sa Passion. Il s’y dirige avec lucidité, mais surtout avec un immense amour et le désir de nous sauver. Sur ce chemin d’épreuve et de glorification, il veut que nous l’accompagnions, comme sa mère qui a su rester avec lui jusqu’au bout. Notre méditation parcourra les trois étapes que nous avons expliquées dans la partie précédente : l’Eucharistie, les saintes femmes, le Calvaire.
Entrer dans le Royaume
Alors qu’il vient d’instituer l’Eucharistie qui anticipe son mystère pascal, et avant de plonger dans les affres de l’agonie, Jésus expose aux apôtres, dans l’intimité du Cénacle, les deux piliers de la mission de l’Église : Etre servante et conduire au ciel. Ce sont des paroles qui accompagnent la vie de l’Église tout au long des siècles :
« Les rois des païens leur commandent en maîtres et ceux qui exercent l’autorité sur eux se font appeler bienfaiteurs. Pour vous rien de tel ! » (Lc 22,25).
Écoutons à nouveau cet enseignement du Christ : l’autorité ne s’exerce pas dans l’Église comme dans les autres institutions humaines. Nul ne doit y œuvrer pour être reconnu, respecté ou pour dominer les autres. Une autre logique préside, celle du Seigneur qui a été au milieu de nous « comme celui qui sert ». De même, il ne saurait y avoir œuvre d’Eglise sans vouloir servir les chrétiens et les hommes qui, encore éloignés de la foi, sont appelés à les rejoindre pour ne faire qu’un en Christ. Si nous sommes pasteurs, prêtres ou chargés d’une mission d’Eglise, si nous sommes parents ou éducateurs chrétiens, comment exerçons-nous l’autorité ? Est-ce avec raideur pour faire respecter des principes et des idées ou bien avec amour et douceur pour refléter le visage du Christ ? Est-ce dans un esprit de service ou pour notre propre bénéfice ? Avons-nous à cœur d’amener nos frères vers lui ?
Écoutons de nouveau cette déclaration solennelle de Jésus :
« Vous êtes, vous, ceux qui sont demeurés constamment avec moi dans mes épreuves ; et moi je dispose pour vous du Royaume, comme mon Père en a disposé pour moi : vous mangerez et boirez à ma table en mon Royaume, et vous siégerez sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël » (vv. 28-30).
Le regard du Christ s’étend au-delà de la Passion : il anticipe sa Résurrection et décrit la vie de l’Èglise, puis la béatitude éternelle dans le sein de son Père. La finalité de l’Eglise est de manifester sur cette terre le corps mystique du Christ et de conduire les hommes au ciel. L’Eglise est en marche, elle n’est pas arrivée. Son but n’est pas temporel mais spirituel, et les termes utilisés par Jésus sont des métaphores évoquant une réalité spirituelle. Sommes-nous conscients d’être en marche vers cet avenir de gloire, pour y conduire nos frères ? C’est bien ainsi que saint Ambroise avait compris ces paroles :
« Car ce n’est pas manger et boire qui nous est promis comme une récompense et un honneur, mais la communion à la grâce et à la vie céleste. Les douze trônes ne sont pas davantage faits pour recevoir et asseoir nos corps ; mais de même que le Christ, en vertu de sa ressemblance divine, juge par sa connaissance des cœurs et non en interrogeant sur les actions pour récompenser la vertu et condamner l’impiété, de même aussi les apôtres apprennent à juger en esprit, en récompensant la foi et en détestant la fausse croyance. » [2]
Pour les apôtres et leurs successeurs, « juger les douze tribus d’Israël » signifie accomplir le devoir du pasteur de guider le troupeau et de l’avertir des dangers. Pour les croyants, cela signifie partager la royauté du Christ et se tenir à ses côtés, lorsqu’il viendra comme roi. En ce jour où nous méditons sur le passage de Jésus de ce monde à son père, pensons aussi à notre propre passage – notre Pâque – et à celle de nos frères et rendons grâce d’être appelés à une telle destinée finale.
Ce n’est pas un hasard si Jésus indique ces deux grands axes – service et direction de la communauté – après avoir institué l’Eucharistie. La communion au corps et au sang du Christ réellement présent est ce qui nous fait vivre déjà cette réalité du royaume à venir. C’est aussi ce qui nous donne la force de faire ce que Jésus nous demande : servir et conduire à lui. Lorsque nous célébrons l’Eucharistie, il est bon de nous rappeler que nous la recevons grâce à cette chaîne ininterrompue de pasteurs, par la transmission fidèle du sacerdoce.
Le Seigneur nous ouvre la perspective de « manger et boire à sa table dans son Royaume », c’est-à-dire de partager sa vie. Dès sa résurrection, Jésus réalise cette promesse et c’est précisément Luc qui nous raconte l’épisode des disciples d’Emmaüs. L’apôtre saint Jean développera ce thème de la communion avec le Christ ressuscité :
« Je ne vous laisserai pas orphelins. Je viendrai vers vous. Encore un peu de temps et le monde ne me verra plus. Mais vous, vous verrez que je vis et vous aussi, vous vivrez. Ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père et vous en moi et moi en vous. » (Jn 14,18-20).
Communion avec le Christ pendant notre pèlerinage sur la terre ; communion plénière et sans fin avec lui dans le Ciel : c’est l’Eucharistie qui établit ce lien entre le temps et l’éternité. Prions aujourd’hui pour que chacune de nos communions, chacune de nos adorations, soient des fenêtres ouvertes sur l’éternité et des actes d’union à de Dieu. Le Catéchisme nous y invite:
« Devant la grandeur de ce sacrement, le fidèle ne peut que reprendre humblement et avec une foi ardente la parole du Centurion (cf. Mt 8, 8) : ‘Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri’. Et dans la Divine Liturgie de S. Jean Chrysostome, les fidèles prient dans le même esprit : ‘À ta cène mystique fais-moi communier aujourd’hui, ô Fils de Dieu. Car je ne dirai pas le Secret à tes ennemis, ni ne te donnerai le baiser de Judas. Mais, comme le larron, je te crie : Souviens-toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.’ » [3]
Accueillons donc ce Royaume avec gratitude, et œuvrons comme des serviteurs, pour son avènement définitif. Pour cela, mettons-nous à l’école de saint François de Sales :
« O Philothée ! imaginez-vous que comme l’abeille ayant recueilli sur les fleurs la rosée du ciel et le suc plus exquis de la terre, et l’ayant réduit en miel, le porte dans sa ruche, ainsi le prêtre ayant pris sur l’autel le Sauveur du monde, vrai Fils de Dieu, qui comme une rosée est descendu du ciel, et vrai Fils de la Vierge, qui comme fleur est sorti de la terre de notre humanité, il le met en viande de suavité [nourriture délicieuse] dedans votre bouche et dedans votre corps. L’ayant reçu, excitez votre cœur à venir faire hommage à ce Roi de salut ; traitez avec lui de vos affaires intérieures, considérez-le dedans vous, où il s’est mis pour votre bonheur ; enfin, faites-lui tout l’accueil qu’il vous sera possible, et comportez-vous en sorte que l’on connaisse en toutes vos actions que Dieu est avec vous. » [4]
Marcher avec les femmes de Jérusalem
Jésus continue, à notre époque, de vivre sa Passion. Blaise Pascal disait : « Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde, il ne faut pas dormir pendant ce temps-là »[5].
Le Seigneur passe dans nos cités au milieu des foules parfois hostiles, souvent indifférentes, comme autrefois à Jérusalem. Mais son cœur est touché par le groupe des saintes femmes qui se sont mises en marche pour l’accompagner et s’affliger sur son sort. Écoutons le poète Paul Claudel qui nous invite à entrer dans cette scène :
« Avant qu’il ne monte une dernière fois sur la montagne,
Jésus lève le doigt et se tourne vers le peuple qui l’accompagne,
Quelques pauvres femmes en pleurs avec leurs enfants dans les bras.
Et nous, ne regardons pas seulement, écoutons Jésus car il est là.
Ce n’est pas un homme qui lève le doigt au milieu de cette pauvre enluminure,
C’est Dieu qui pour notre salut n’a pas souffert seulement en peinture.
Ainsi cet homme était le Dieu Tout-Puissant, il est donc vrai !
Il est un jour où Dieu a souffert cela pour nous, en effet ! » [6]
Comme les saintes femmes, mettons-nous en marche pour accompagner Jésus au long de sa Passion. Ces jours-ci, prenons le temps d’être avec celui qui a porté mystérieusement tous nos péchés et toutes nos croix. N’ayons pas peur d’ouvrir les yeux sur les souffrances terribles qu’il a vécues. Il a pris la dernière place, et cette place-là, nul ne pourra la lui reprendre, disait Charles de Foucauld. Rejoignons-le aussi dans nos frères malades, souffrants, démoralisés ; dans les pauvres et les exclus ; dans ceux qui ne le connaissent pas et vont à perdre cœur. Acceptons de prendre avec lui notre croix quotidienne, celle des petites contrariétés et des grandes souffrances, celle qui nous pèse et que nous cherchons à éviter. Le Seigneur nous est reconnaissant de faire ce chemin avec lui et lui-même nous offre sa compassion.
C’est précisément lorsqu’il pleure sur Jérusalem, c’est-à-dire sur ceux qui ne l’accueillent pas, que le cœur de Jésus se révèle le plus ardent. Pie XII l’exprime ainsi dans l’encyclique Haurietis Aquas :
« Une plus grande charité encore remplissait le Cœur de Jésus-Christ lorsqu’il prononçait des paroles exprimant l’amour le plus ardent. Lorsque, par exemple, il s’exclamait devant la foule fatiguée et affamée : ‘J’ai compassion de cette foule’ ; et lorsqu’il contemplait Jérusalem, sa ville qu’il aimait, aveuglée de ses péchés et à cause de cela destinée à une ruine extrême, il disait : ‘Jérusalem, Jérusalem, qui tues les prophètes et lapides ceux qui te sont envoyés ! Que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu !’ » [7]
Les paroles du Christ sur le bois vert et le bois sec montrent sa désolation et sa compassion face à tout ce que l’humanité souffrira au cours des siècles. Face aux ravages du mal dans l’histoire moderne, qui pourraient nous pousser au doute et au désespoir, la croix du Christ nous ouvre à l’espérance : Jésus, en subissant le mal, l’a anéanti. Par sa Croix et sa Résurrection il l’a transformé en source de grâce. Le pape François, l’a expliqué ainsi :
« Regardons autour de nous : combien de blessures le mal inflige-t-il à l’humanité ! Guerres, violences, conflits économiques qui frappent celui qui est plus faible, soif d’argent, que personne ne peut emporter avec soi, on doit le laisser. Ma grand-mère nous disait à nous enfants : le linceul n’a pas de poches. Amour de l’argent, pouvoir, corruption, divisions, crimes contre la vie humaine et contre la création ! Et aussi – chacun de nous le sait et le reconnaît – nos péchés personnels : les manques d’amour et de respect envers Dieu, envers le prochain et envers la création tout entière. Et sur la croix Jésus sent tout le poids du mal et avec la force de l’amour de Dieu le vainc, le défait dans sa résurrection. C’est le bien que Jésus fait à nous tous sur le trône de la Croix. La croix du Christ embrassée avec amour ne porte pas à la tristesse, mais à la joie, à la joie d’être sauvés et de faire un tout petit peu ce qu’il a fait le jour de sa mort ! » [8]
Pour nourrir notre méditation sur ce moment de la Passion, nous pouvons reprendre la prière du cardinal Ratzinger lors du Chemin de Croix du vendredi saint 2005, au Colisée, aux côtés de saint Jean-Paul II :
« Aux femmes qui pleurent, tu as parlé, Seigneur, de la pénitence, du jour du Jugement, lorsque nous nous trouverons en présence de ta face, la face du Juge du monde. Tu nous appelles à sortir de la banalisation du mal dans laquelle nous nous complaisons, de manière à pouvoir continuer notre vie tranquille. Tu nous montres la gravité de notre responsabilité, le danger d’être trouvés coupables et stériles au jour du Jugement. Aide-nous à ne pas nous contenter de marcher à côté de toi, ou d’offrir seulement des paroles de compassion. Convertis-nous et donne-nous une vie nouvelle; ne permets pas que, en définitive, nous restions là comme un arbre sec, mais fais que nous devenions des sarments vivants en toi, la vraie vigne, et que nous portions du fruit pour la vie éternelle (cf. Jn 15, 1-10). » [9]
Nous tenir au pied de la Croix
Le chemin de Jésus se termine sur le Calvaire. Il nous demande de l’y accompagner : « Quiconque ne porte pas sa croix et ne vient pas derrière moi ne peut être mon disciple » (Lc 14,27).
Nous sommes tous invités à nous associer aux souffrances de Jésus et à celles de nos frères. Mais, un jour ou l’autre, vient aussi notre propre croix. Si nous sommes cette année dans ce cas, le Seigneur se tient à nos côtés, comme compagnon de notre souffrance et comme sauveur. Jésus n’est pas aux pieds de nos croix. Il est dessus, crucifié avec nous. S’ouvre alors à nous l’alternative du bon et du mauvais larron.
La première attitude possible, celle du « mauvais larron » consiste à prendre Dieu à partie, à lui reprocher cette souffrance et son incapacité à nous en libérer, à lui dire qu’il n’est pas Dieu et que nous avons été trompés. C’est assez naturel. Nous n’aimons pas la Croix et elle nous aveugle.
La deuxième possibilité est, à l’inverse, d’innocenter Dieu de ce mal : Dieu ne veut pas pour nous l’épreuve, la souffrance et la mort, mais il arrive qu’il les permette mystérieusement en nous unissant à lui, et toujours en souffrant avec nous. Bien sûr, nous nous unissons au Christ, mais c’est d’abord lui qui s’unit à nous dans la douleur. Comme le bon larron, nous prenons alors conscience de nos limites et de nos péchés mais aussi de la présence divine et nous nous tournons vers la miséricorde divine : «Jésus souviens-toi de moi lorsque tu viendras dans ton Royaume… » En faisant cette prière, le malfaiteur qui meurt aux côtés de Jésus pense à un salut lointain mais c’est une réponse immédiate qui lui est apportée : « aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis ». La souffrance et la mort qui étaient une impasse et une cause de révolte deviennent alors un chemin de salut qui s’ouvre dès maintenant quand les autres se ferment, un chemin qui débouche sur quelque chose de plus grand que cette vie, l’existence bienheureuse avec Dieu. Jésus qui meurt avant ce malfaiteur lui ouvre la voie et le précède.
Tout cela est difficile mais demandons la grâce de pouvoir, dans l’épreuve, suivre les pas du « bon larron » : accepter nos croix, maladies, deuils, trahisons, humiliations, comme des épreuves débouchant sur un bonheur immense et sans fin, et nous confier à la miséricorde de Dieu dont le règne vient dès maintenant.
Pendant cette Semaine Sainte, ce ne sont pas les résolutions morales qui importent : il s’agit de suivre le Christ dans sa Passion. D’y assister avec toutes nos limitations, nos incompréhensions et notre petitesse mais aussi tout notre cœur. Le Seigneur nous demande seulement d’être présents, et de nous centrer sur le mystère de sa Croix, de nous unir à ce qu’il vit et d’accepter son salut. Nous pourrons alors y découvrir la profondeur de l’Amour de Dieu, comme le pape Benoît XVI nous y invitait :
« Mais regardons bien cet homme crucifié entre la terre et le ciel, contemplons-le avec un regard plus profond, et nous découvrirons que la croix n’est pas le signe de la victoire de la mort, du péché, du mal mais elle est le signe lumineux de l’amour, et même de l’immensité de l’amour de Dieu, de ce que nous n’aurions jamais pu demander, imaginer ou espérer : Dieu s’est penché sur nous, s’est abaissé jusqu’à parvenir dans le coin de plus sombre de notre vie pour nous tendre la main et nous attirer à lui, nous ramener jusqu’à lui. La Croix nous parle de l’amour suprême de Dieu et nous invite à renouveler, aujourd’hui, notre foi dans la puissance de cet amour, à croire que dans chaque situation de notre vie, de l’histoire, du monde, Dieu est capable de vaincre la mort, le péché, le mal, et de nous donner une vie nouvelle, ressuscitée. Dans la mort en croix du Fils de Dieu, il y a le germe d’une nouvelle espérance de vie, comme le grain qui meurt en terre. » [10]
[1] Pape François, Homélie du 24 mars 2013, disponible ici.
[2] Saint Ambroise, Démonstration de l’Évangile selon Luc, X, 49 (Sources Chrétiennes 52, p. 173).
[4] Saint François de Sales, Introduction à la vie dévote, Partie II, chap. XXI, Comme il faut communier, disponible ici.
[5] Blaise Pascal, Le Mystère de Jésus.
[6] Paul Claudel, Le Chemin de la Croix, Huitième station (Pléiade p. 474).
[7] Pie XII, encyclique Haurietis Aquas sur le culte et la dévotion au Sacré Cœur de Jésus.
[8] Pape François, Homélie du 24 mars 2013, disponible ici.
[9] Cardinal Ratzinger, Méditations du chemin de croix au Colisée en 2005, disponible ici.
[10] Benoît XVI, Chemin de Croix 2011, disponible ici.