lecture

Les lectures nous permettent de retracer l’itinéraire complet du disciple – de chacun de nous – à l’exemple de Pierre : la rencontre personnelle avec le Ressuscité (Jn 21), puis une vie consacrée au témoignage avec ses tribulations (Ac 5), avant l’épanouissement définitif dans la louange céleste (Ap 5).

Tout au long de sa vie, Pierre a entendu résonner en lui la question insistante du Seigneur : « m’aimes-tu ? » et a cherché à y répondre par le don de toute sa personne au Christ et à l’Église Au soir de son existence, conduit sur le lieu du supplice, sans doute a-t-il pu répondre enfin à Jésus à la hauteur de sa demande: « oui, Seigneur je t’aime d’amour (Agapô-se) ». Un successeur de Pierre, saint Jean-Paul II, en a exprimé toute la portée existentielle :

« Pour toujours, jusqu’à la fin de sa vie, Pierre devait avancer sur le chemin, accompagné de cette triple question : ‘M’aimes-tu ?’. Et il mesurait toutes ses activités à la réponse qu’il avait alors donnée. Quand il fut convoqué devant le Sanhédrin. Quand il fut mis en prison à Jérusalem, prison dont il ne devait pas sortir… et dont pourtant il sortit. Et quand il s’enfuit de Jérusalem vers le nord, à Antioche, puis, plus loin encore, d’Antioche à Rome. Et lorsqu’à Rome il eut persévéré jusqu’à la fin de ses jours, il connut la force des paroles selon lesquelles un Autre le conduisait là où il ne voulait pas… » [1]

Se laisser guérir par le Christ

Si Jésus ressuscité passe du temps avec Pierre, le prenant à part après le petit-déjeuner improvisé, c’est d’abord pour reconquérir son cœur et soigner ses blessures… Nous le voyons accompagner les premiers pas d’un Pierre encore convalescent après sa chute. Il connaît bien notre division intérieure, cette fracture que le péché a infligée à notre nature, et que Victor Hugo a décrite ainsi :

« Comme dans les étangs assoupis sous les bois,
Dans plus d’une âme on voit deux choses à la fois,
Le ciel, qui teint les eaux à peine remuées
Avec tous ses rayons et toutes ses nuées,
Et la vase, – fond morne, affreux, sombre et dormant,
Où des reptiles noirs fourmillent vaguement. » [2]

Le reniement a profondément bouleversé l’âme de Pierre : par arrogance, il s’est cru au-dessous de toute chute ; par faiblesse et paresse, il s’est endormi à Gethsémani ; par peur de la Croix, il a renié son maître, non pas une fois, mais trois.

Cette triple faute nous interpelle. Est-ce que nous ne présumons pas parfois de nos forces, nous estimant supérieurs aux autres ? « Même si tous viennent à tomber, moi je ne tomberai pas » (Mc 14, 29)…Est-ce que nous sommes fidèles à la prière : «veillez et priez pour ne pas entrer en tentation » (Mt 26, 41) ? Enfin, avons-nous peur que notre témoignage nous conduise trop loin, nous attire la haine d’autrui ou que les épreuves spirituelles se multiplient ?

Pierre mesure désormais tout cela et vit certainement un drame intérieur. Mais Jésus vient le délivrer de ses tourments par une intervention aussi délicate qu’inattendue. Au lieu de lui reprocher sa trahison, il lui demande, de manière très positive, de renouveler sa déclaration d’amour pour lui. En cela, il lui montre la racine de tout péché : le manque d’amour. Il lui dit aussi ce qui permet de le réparer : non pas des pénitences ou des sacrifices mais un cœur brisé qui réitère son amour en toute confiance.

Ce qui intéresse Jésus c’est de restaurer cette relation d’amour entre nous et lui. Il faut bien sûr pour cela regretter nos fautes mais son pardon va bien au-delà. Comment vivons-nous le sacrement du pardon ? Comme un rite donnant –donnant, où nous confessons nos fautes et sommes pardonnés en retour moyennant une pénitence ? Ou bien comme quelque chose de beaucoup plus profond : le renouvellement d’un amour que nous avons blessé ? Après chaque confession, entendons-nous le Seigneur nous redemander : « m’aimes-tu ? » et ajouter : « suis-moi » ? Comment lui répondons-nous ?

Pour entendre cette demande d’amour et y répondre, nous avons besoin de rechercher la rencontre personnelle avec le Ressuscité, spécialement dans l’Eucharistie et l’adoration. Nous pouvons être intellectuellement convaincus de l’amour de Jésus, sans que cela devienne pour nous une réalité profonde ; c’est pourquoi Dieu nous demande de prendre du temps avec lui. Il permet aussi des blessures, des failles par lesquelles il peut s’introduire dans notre intimité. Origène, dans son commentaire sur l’expression du Cantique « la blessure de charité » écrivait ainsi :

« S’il est quelqu’un quelque part qui a été parfois consumé par cet amour fidèle du Verbe de Dieu, s’il est quelqu’un, comme dit le prophète, qui a reçu la douce blessure de sa ‘flèche de choix’, s’il est quelqu’un qui a été percé par l’aimable trait de sa science au point de soupirer de désir vers lui jour et nuit, de ne pouvoir parler de rien d’autre, de ne vouloir entendre rien d’autre, de ne savoir penser à rien d’autre, de ne prendre plaisir à désirer, souhaiter, espérer rien d’autre que lui, cette âme dit avec raison : ‘Je suis blessée de charité’ (Ct 2,5) : elle a reçu la blessure dont parle Isaïe : ‘Il a fait de moi comme une flèche de choix, et il m’a caché dans son carquois’ (Is 49,2). Il convient que Dieu frappe les âmes d’une telle blessure, les perce de telles flèches et de tels traits, les meurtrisse par des blessures salutaires, afin, ‘puisque Dieu est charité’, qu’elles disent elles aussi : ‘Je suis blessée de charité’. » [3]

Les grands auteurs spirituels ont ensuite beaucoup développé cette intuition. À notre époque, nous rencontrons souvent cette difficulté chez les fidèles : se laisser aimer et rejoindre profondément par le Christ, non pas malgré mais à travers nos blessures. Nous sommes tous infiniment aimés de Dieu. Mettons-nous régulièrement devant le Seigneur et demandons-lui de nous révéler la profondeur de cet amour qui est en même temps un appel à le suivre.

Nous sommes tous infiniment aimés et nous le découvrirons pleinement au ciel. Pour certains, cet amour s’exprime dès cette vie de manière éclatante et appelle une réponse radicale, en raison d’une vocation particulière. Elisabeth de la Trinité exhortait ainsi sa prieure, en reprenant la scène de Jean 21 :

« ‘Vous êtes étrangement aimée’, aimée de cet amour de préférence que le Maître ici-bas eut pour quelques-uns et qui les emporta si loin. Il ne vous dit pas comme à Pierre : ‘M’aimes-tu plus que ceux-ci ?’ Mère, écoutez ce qu’Il vous dit: ‘Laisse-toi aimer plus que ceux-ci !’ c’est-à-dire sans craindre qu’aucun obstacle n’y soit obstacle, car je suis libre d’épancher mon amour en qui il me plaît ! ‘Laisse-toi aimer plus que ceux-ci’, c’est ta vocation, c’est en y étant fidèle que tu me rendras heureux, car tu magnifieras la puissance de mon amour. Cet amour saura refaire ce que tu aurais défait: ‘Laisse-toi aimer plus que ceux-ci’. » [4]

Si nous sommes prêtre ou consacré(e), Dieu veut tout notre cœur. Nous sommes invités à vivre dès maintenant cette plénitude de l’amour. Donnons-lui chaque jour du temps dans une prière cœur à cœur pour être avec lui et lui « rendre amour pour amour » comme disait Marguerite-Marie.

Cette rencontre profonde avec le Christ provoque une véritable guérison, et donne une grâce inattendue : celle de savoir s’aimer soi-même, c’est-à-dire d’assumer toute notre personne dans le mystère du Christ. Bernanos exprimait bien ce souhait :

« Il est plus facile que l’on croit de se haïr. La grâce est de s’oublier. Mais si tout orgueil était mort en nous, la grâce des grâces serait de s’aimer humblement soi-même, comme n’importe lequel des membres souffrants de Jésus-Christ. » [5]

Saint Augustin, quant à lui, explique ce paradoxe d’un amour de soi possible dans l’amour de Dieu, sans tomber dans l’égoïsme, car aimer Dieu à l’image duquel nous sommes faits, c’est en réalité nous aimer nous-mêmes :

« Je ne sais comment il se fait que quiconque s’aime au lieu d’aimer Dieu, ne s’aime pas lui-même, et que celui qui aime Dieu au lieu de s’aimer, s’aime en réalité lui-même. Quand on aime celui qui donne la vie, ne pas s’aimer, c’est s’aimer véritablement : si, alors, on ne s’aime pas, c’est uniquement pour reporter ses affections sur celui qui nous donne la vie. » [6]

Témoigner du Christ

Après avoir guéri le cœur de Pierre, Jésus le restaure dans sa mission première, être le berger de son troupeau. L’amour de Dieu est dynamique ; il se traduit concrètement par une participation à son œuvre de salut. Une participation qui n’est pas instrumentalisation – Jésus ne se sert pas de Pierre – mais source d’épanouissement pour celui qui l’accepte. Guérison puis mission, guérison pour la mission et la plénitude : en définitive, une mission qui consistera à étendre la guérison de la Miséricorde sur tous les peuples.

Mais c’est finalement par le martyre de Pierre que nous pouvons constater le triomphe de l’Évangile dans sa vie : il a tellement aimé les brebis confiées par le Christ, qu’il a donné sa vie pour elles. Notre chemin à la suite du Christ comporte nécessairement des croix : persécutions, incompréhensions, tensions intérieures et extérieures, épreuves personnelles. Les acceptons-nous ou les contournons-nous ? Le Pape François nous dit :

« Il existe aussi la règle selon laquelle il n’y a pas de rédemption sans l’effusion du sang. Et il n’y a pas de travail apostolique fécond sans la croix. Chacun de nous peut peut-être penser : et que m’arrivera-t-il à moi ? Comment sera ma croix ? Nous ne le savons pas mais elle existe et nous devons demander la grâce de ne pas fuir la croix lorsqu’elle arrivera. Bien sûr elle nous fait peur, mais la sequela de Jésus se termine précisément là. Les paroles de Jésus à Pierre me reviennent en mémoire : ‘M’aimes-tu ? Pais mes brebis… M’aimes-tu ? Pais mes brebis…M’aimes-tu ? Pais mes brebis…’ (Jn, 21, 15-19). Et les dernières paroles étaient les mêmes : tu étendras tes mains, et un autre te ceindra, et te mènera où tu ne voudras pas. C’était l’annonce de la croix… » [7]

Le cardinal Ratzinger, dans une conférence sur la nouvelle évangélisation, formulait, quant à lui, les choses ainsi:

« Saint Augustin dit la même chose d’une façon plus belle, en interprétant Jn 21, où la prophétie du martyre de Pierre et le mandat de paître les brebis, c’est-à-dire l’institution de son primat, sont intimement liés. Saint Augustin commente ainsi le texte Jn 21, 16: ‘Pais mes brebis’, c’est-à-dire souffres pour mes brebis. Une mère ne peut donner la vie à un enfant sans souffrir. Tout accouchement implique la souffrance, est souffrance, et le devenir chrétien est un accouchement. Ou pour le dire avec les paroles du Seigneur: le Royaume de Dieu souffre violence (Mt 11, 12; Lc 16, 16), mais la violence de Dieu est la souffrance, est la croix. Nous ne pouvons donner vie aux autres sans donner notre vie. » [8]

L’Apocalypse nous montre l’affrontement grandiose de ces deux logiques, celle du mal qui réclame ses victimes ; celle du bien qui triomphe du mal par la croix, le don total de soi. C’est toute l’importance des visions de la deuxième lecture de ces dimanches. Le pape Benoît XVI a montré en quoi cela nous concernait :

« L’Apocalypse nous dit que la prière nourrit en chacun de nous et de nos communautés cette vision de lumière et de profonde espérance : il nous invite à ne pas nous laisser vaincre par le mal, mais à vaincre le mal par le bien, à tourner notre regard vers le Christ crucifié et ressuscité qui nous associe à sa victoire. L’Église vit dans l’histoire, elle ne se referme pas sur elle-même, mais elle affronte avec courage son chemin au milieu des difficultés et des souffrances, en affirmant avec force que le mal en définitive ne vainc pas le bien, que l’obscurité ne voile pas la splendeur de Dieu. Cela est un point important pour nous ; comme chrétiens nous ne pouvons jamais être pessimistes ; nous savons bien que sur le chemin de notre vie nous rencontrons souvent la violence, le mensonge, la haine, la persécution, mais cela ne nous décourage pas. C’est surtout la prière qui nous éduque à voir les signes de Dieu, sa présence et son action, et plus encore à être nous-mêmes des lumières de bien, qui diffusent l’espérance et qui indiquent que la victoire appartient à Dieu. » [9]

Rejoindre le Christ au Ciel

La dernière étape de Pierre, à travers le martyre, lui permettra de rejoindre l’assemblée des saints que décrit l’Apocalypse. Il y retrouvera son Seigneur et aura la joie de le louer pour toute l’éternité. Devenir louange de gloire : c’est notre vocation, alors que nous en avons si peu conscience ; c’est pour cela que Dieu nous a créés : pour être associés à la liturgie céleste et y trouver notre bonheur parfait. Laissons une nouvelle fois Elisabeth de la Trinité nous entraîner dans cet élan d’amour :

« Mère […], en partant je vous lègue cette vocation qui fut mienne au sein de l’Église militante et que je remplirai désormais incessamment en l’Église triomphante : ‘Louange de gloire de la Sainte Trinité’. Mère, ‘laissez-vous aimer plus que ceux-ci’ : c’est comme cela que votre Maître veut que vous soyez louange de gloire ! Il se réjouit d’édifier en vous par son amour et pour sa gloire, et c’est Lui seul qui veut opérer, quand même vous n’auriez rien fait pour attirer cette grâce sinon ce que fait la créature : œuvres de péchés et de misères … Il vous aime ainsi, Il vous aime ‘plus que ceux-ci’, Il fera tout en vous, Il ira jusqu’au bout : car quand une âme est aimée par lui à ce point, sous cette forme, aimée d’un amour immuable et créateur, d’un amour libre qui transforme comme il lui plaît, oh ! que cette âme va loin ! » [10]

Plutôt que d’éviter de penser au terme de notre vie, comme notre époque nous y pousse tant, nous devons à l’inverse nourrir en nous ce désir du ciel : ce n’est pas un désir de mort mais de vie en plénitude. Tant que nous sommes sur cette terre, nous ne sommes pas vraiment nous-mêmes : « nous voyons actuellement de manière confuse comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu » (1 Cor 13, 12).

Comme Jean, qui a mis par écrit sa vision des choses d’en-haut, nous avons à témoigner de notre vision intérieure de la vie à venir, de la joie et de la communion éternelle d’amour auxquelles nous sommes appelés avec tous nos frères. Nous avons tous fait un jour ou l’autre l’expérience du ciel : dans un événement, une rencontre, la prière, l’adoration, les sacrements, le partage fraternel. Témoignons auprès des autres, de ces moments où le ciel s’est ouvert pour nous. Sinon comment nos frères pourraient-ils aimer Dieu et désirer le salut ?

La vision de l’Apocalypse nous dévoile que participent à la louange de l’Agneau « toute créature dans le ciel et sur la terre, sous la terre et sur la mer, et tous les êtres qui s’y trouvent »… La vie en plénitude, la vie éternelle, est louange. Entrons dans la prière, en particulier la prière de louange, et invitons-y nos frères. Notre prière nourrit notre désir, fait naître le désir du ciel chez nos frères, et nous introduit dans l’assemblée sainte de l’Apocalypse. Le cardinal Ratzinger l’expliquait :

« Annoncer Dieu signifie introduire à la relation à Dieu: Enseigner à prier. La prière est la foi en acte. Et ce n’est que dans l’expérience de la vie avec Dieu qu’apparaît aussi l’évidence de son existence. C’est pour cette raison que sont si importantes les écoles de prière, de communauté de prière. Il y a complémentarité entre la prière personnelle (‘dans sa propre chambre’, seul devant les yeux de Dieu), la prière commune ‘para-liturgique’ (‘religiosité populaire’) et la prière liturgique. Oui, la liturgie est avant tout prière; sa spécificité consiste dans le fait que son sujet primaire, ce n’est pas nous (comme dans la prière privée ou dans la religiosité populaire), mais Dieu lui-même – la liturgie est actio divina, Dieu agit et nous répondons à l’action divine. » [11]

Nous pouvons alors reprendre cette prière à Marie, qui nous associe dès aujourd’hui à la louange de son Fils :

« Souviens-Toi, Notre-Dame du Sacré-Cœur, des merveilles que fit pour toi le Seigneur. Bénie entre les femmes et Mère de Jésus, tu le servis fidèlement jusqu’à la croix : il te fait partager sa gloire, et te donne pouvoir sur son Cœur. Offre-lui nos louanges et nos actions de grâces. Conduis tous les hommes à la source d’eau vive jaillie de son côté et obtiens pour le monde l’espérance et la paix, la miséricorde et le salut. Ecoute aussi nos prières et vois notre confiance… Fais-nous vivre comme toi dans l’amour de ton Fils, pour que son Règne vienne, et montre-toi toujours notre Mère. Amen. » [12]


[1] saint Jean-Paul II, Homélie à Notre-Dame de Paris, 30 mai 1980, disponible ici.

[2] Hugo, Les rayons et les ombres.

[3] Origène, Commentaire sur le Cantique, Livre III, 8, 13-14 (Sources Chrétiennes 376).

[4] Élisabeth de la Trinité, Carmélite, J’ai trouvé Dieu, Tome 1/A des Œuvres Complètes, Cerf 1985, p. 196.

[5] Bernanos, Journal d’un curé de campagne, dernières lignes.

[6] Saint Augustin, Sur l’évangile de Jean, traité 123, n.5, disponible ici.

[7] Pape François, Méditation matinale, 28 septembre 2013.

[8] Cardinal Ratzinger, conférence du 10 décembre 2000 sur la Nouvelle Evangélisation, disponible ici.

[9] Benoît XVI, Audience générale, 12 septembre 2012, disponible ici.

[10] Élisabeth de la Trinité, J’ai trouvé Dieu, p. 198.

[11] Cardinal Ratzinger, conférence du 10 décembre 2000 sur la Nouvelle Evangélisation, disponible ici.

[12] Prière à Notre-Dame du Sacré-Cœur.


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