Nous sommes à Cana, assistant à un mariage : à partir de l’eau pour la purification, le Christ déverse un vin nouveau sur les convives… Quel en est le sens spirituel ? Écoutons le cardinal Ratzinger qui donnera le ton à notre méditation :
« L’eucharistie est le don définitif du vin nouveau, nouveau dans une abondance et une profusion telles, qu’au cours des siècles, il suffit pour toutes les générations. C’est à ce vin, en tant qu’offrande réelle de l’amour de Jésus et comme manifestation réelle de la gloire divine au milieu de nous, que se réfère de manière anticipée le don du vin de Cana » [1]
L’eau chez Jean
L’eau est l’un des symboles qui parcourt comme un fil rouge tout l’évangile de Jean : il suffit d’en déceler la présence dans chaque chapitre.
- Chap. 1 : l’eau du baptême de Jean est mise en parallèle avec l’Esprit dans lequel s’accomplira le nouveau baptême.
- Chap. 2 : l’eau devient le vin des Noces.
- Chap. 3 : Jésus explique à Nicodème qu’il faut renaître de l’eau et de l’Esprit.
- Chap. 4 : c’est la Samaritaine qui, venue puiser de l’eau, se voit proposer une source intarissable et surnaturelle, celle du cœur de Jésus.
- Chap. 5 : l’eau qui s’agite dans la piscine de Bethesda devient inutile face à la source de compassion et de guérison intérieure qu’est Jésus.
- Chap. 6 : Jésus marche sur les eaux comme jadis Moïse guidait son peuple à travers l’eau.
- Chap. 7 : dans le Temple, Jésus invite à boire à la source d’eau vive de son cœur
- Chap. 9 : Jésus demande à l’aveugle-né de se laver à la piscine de Siloé pour que sa guérison soit effective.
Au soir du Jeudi Saint (Jn 13), il met de l’eau dans un bassin et lave les pieds de ses disciples. L’eau apparaît une dernière fois, jaillissant du côté de Jésus, avec le sang, après sa mort (Jn 17). Dans toutes ces scènes, l’eau symbolise le désir profond de l’homme d’être purifié et désaltéré, son désir secret de sanctification et d’amour. Appliquée à Dieu, l’eau est la source qui purifie et vivifie.
Lors des noces de Cana, grâce au Christ, cette eau change de nature : Jésus est lui-même cette source surabondante qui comble pleinement et définitivement. Elle devient alors comparable à un vin de qualité qui envahit toutes les dimensions de la personne.
Dans l’évangile de ce jour, Jésus signifie qu’il vient combler ce désir profond de l’homme au-delà des attentes de son cœur. Quel est mon désir de Dieu ? Suis-je tout entier tourné vers lui, ou est-ce que je cherche à combler mon cœur par d’autres moyens ? Marie, dont le cœur est parfaitement pur, remarque que les hommes n’ont plus de vin, que la source de joie s’est tarie : elle recommande aux serviteurs d’obéir scrupuleusement à son fils. Suis-je conscient que mes joies humaines sont éphémères si elles ne sont pas sanctifiées par Dieu ? Pour recevoir cette nouvelle joie, cette nouvelle vie, suis-je prêt à laisser Dieu agir et à faire tout ce qu’il me dira ?
Dans ce récit, l’eau se trouve dans les jarres de purification, au fond de la salle de noces. Jésus va partir de là. Dans une société où la notion de péché s’est largement diluée dans le droit au bonheur et le rejet de toute culpabilité, suis-je conscient d’avoir sans cesse besoin d’être purifié non par des rites extérieurs, fussent-ils chrétiens, mais par Jésus lui-même ?
D’autre part, Jésus commande de remplir ces jarres. Regardons ce qui dans nos vies, dans nos entreprises et nos joies humaines a besoin d’être purifié. Comment sont nos jarres ? Ne contiennent-elles qu’une eau croupissante ou bien sommes-nous débordants d’un désir de conversion, l’attente d’être comblés par Dieu ? Écoutons la requête de Jésus : « remplissez d’eau ces jarres » et regardons comment les serviteurs exécutent cet ordre à la lettre : « ils les remplirent jusqu’au bord ».
Creusons en nous le désir de conversion et la soif de Dieu… À partir de là, Jésus va pouvoir agir puissamment. L’eau purifiante et rafraîchissante de sa présence se change alors en vin, la boisson de fête qui réjouit et comble l’homme.
Le vrai vin de la fête
Le vin est quant à lui, dans la Bible, synonyme de fête :
« Pour les hommes, le vin, c’est la vie, tant qu’on le boit avec modération. Qu’est-ce qu’une vie où manque le vin ? Il a été créé pour la joie de l’homme. Le vin est allégresse du cœur et joie de vivre pour qui le boit à son heure et avec mesure » (Si 31, 27-28).
Par ailleurs, le vin est considéré comme un don de Dieu. C’est l’offrande d’Abraham et de Melchisédech, roi de Salem, « qui était prêtre du Dieu Très-Haut » (Gn 14, 17). Israël est la vigne du Seigneur et la rupture de son Alliance avec le maître de la vigne fait se tarir le vin et la joie. Chez Isaïe, le vin symbolise le bonheur et l’allégresse spirituelle du peuple élu et son absence est synonyme de désarroi :
« Deuil pour le vin nouveau : la vigne a dépéri ! Tous ceux qui avaient le cœur en fête se lamentent. Elle a cessé, l’allégresse des tambourins ; il a pris fin, le joyeux vacarme ; elle a cessé, l’allégresse des cithares ! Ils ne boiront plus de vin en chantant ; la boisson forte est amère aux buveurs. La cité-du-néant est en ruine, chaque maison est fermée, nul ne peut y entrer. Dans la rue, on réclame du vin ; toute joie a disparu ; l’allégresse est bannie du pays » (Is 24,7-11).
Le Cantique des Cantiques, enfin, utilise l’image du vin pour signifier l’ivresse de l’amour et parler de l’union de l’âme avec Dieu qui comble tout désir : « Qu’il me donne les baisers de sa bouche : meilleures que le vin sont tes amours ! » (Ct 1, 2).
Lorsque Jésus transforme l’eau en vin, il ne se contente pas de remplacer le vin existant. Il produit un vin nouveau, d’une qualité bien supérieure qui va surprendre et ravir le maître du repas, les mariés et les convives et transformer la fête. Ce don de Dieu est pour moi aussi aujourd’hui. Jésus n’est pas un simple témoin invité à nos célébrations humaines. Il est celui qui rend la vie et la joie possibles, en toutes circonstances, surtout lorsqu’elles sont menacées ou semblent inatteignables. Mieux, il est celui qui communique sa propre vie et sa propre joie à nos existences et peut totalement les transfigurer. Il est le vrai vin de nos vies et le véritable époux.
Quelles que soient les joies ou difficultés de nos vies présentes, Jésus s’invite à notre table, non pour y être un spectateur passif, un brin compatissant, comme nous le croyons souvent, mais pour y devenir acteur et nous donner la vraie vie. Il vient alors surprendre et dépasser nos attentes, et ouvrir notre cœur aux dimensions d’une joie surnaturelle qui comble notre cœur.
Dans un monde où Dieu est souvent présenté comme un obstacle au bonheur et à l’épanouissement, et où règne souvent une tristesse fondamentale, acceptons-nous que Jésus soit le vrai vin de nos fêtes et voulons-nous en témoigner pour autrui ?
Ivresse et progrès spirituel
À la suite du Cantique du Cantiques, de nombreux auteurs spirituels ont utilisé l’expression sobria ebrietas (ivresse sobre) ou ebrietas spiritus (ivresse de l’Esprit) pour désigner la béatitude provoquée par la rencontre intime de l’âme avec Dieu. Saint Ambroise en particulier développe cette thématique. Comme le vin, cette rencontre vécue dans l’oraison, provoque la joie, le bien-être et l’oubli des soucis. Mais, à la différence du vin, elle ne fait pas tituber : elle « remplit l’esprit de chaleur et de force et fait disparaître toute infirmité » (St Ambroise, De Noe et Arca). Voici ce qu’en dit le Dictionnaire de spiritualité :
« L’expression sobria ebrietas, qui est la plus ancienne, suggère que les Pères et les auteurs chrétiens, à la suite de Philon, ont cru devoir marquer la différence entre cette expérience spirituelle et les « ivresses divines » que recherchaient les adeptes du culte dionysiaque et dont on relève des équivalences chez d’autres peuples et en d’autres religions. Chez les Pères et les spirituels chrétiens, l’ivresse de l’esprit est le fruit de la communion eucharistique (Origène, Grégoire de Nysse, etc), de la méditation des Écritures (auteurs médiévaux), de la contemplation mystique (Bernard de Clairvaux, les Victorins, Bonaventure, etc), des fiançailles et des noces spirituelles (mystique carmélitaine) ; elle n’est d’ailleurs pas recherchée dans des manifestations collectives, mais dans la rencontre personnelle de l’homme avec Dieu. » [2]
L’épouse du Cantique, poursuivant le même thème, déclare que le Bien-Aimé est lui-même le vin enivrant de cette vigne, plus enivrant mille fois que le vin de la vigne ! Oui, au-dessus de toute joie, de toute folie, de toute ivresse, ‘tes amours sont délicieuses plus que le vin !’… Quand les apôtres, au matin de Pentecôte, seront possédés de l’Esprit-Saint, de l’Esprit d’amour, ne dira-t-on pas aussi qu’ils sont ivres de vin ? (cf. Ac 2,13).
Sainte Thérèse d’Avila, dans sa doctrine mystique, n’utilise pas l’image du vin, mais parle de l’eau de la grâce comme d’une boisson enivrante. Elle imagine la grâce divine comme une eau que le Seigneur reverse dans l’âme pendant la méditation, et utilise cette métaphore pour expliquer le progrès dans la vie spirituelle, lorsque nous passons de la méditation (active) fruit de la volonté personnelle et de l’intelligence à l’oraison de quiétude (passive) qui est don direct de Dieu dans une âme déjà avancée spirituellement :
« Imaginons, pour mieux comprendre l’oraison de quiétude, que nous voyons deux fontaines avec deux bassins qui se remplissent d’eau (…) Ces deux bassins se remplissent d’eau de manière différente : pour l’un, elle vient de plus loin, par de nombreux engins et canalisations (…) : cela signifie les satisfactions dont j’ai parlé, qui s’obtiennent par la méditation, parce que nous les faisons venir par nos pensées, en nous appuyant dans la méditation sur les créatures, grâce au labeur de notre entendement. Et comme elles sont le fruit de nos efforts, ce n’est pas sans bruit que l’âme en fait le plein de profit, comme je l’ai déjà dit. Dans l’autre bassin, l’eau arrive directement de sa source, qui est Dieu, de sorte que lorsque Sa Majesté veut bien faire quelque faveur surnaturelle, elle la délivre avec une paix, une quiétude et une douceur extraordinaires, au plus intime de nous-mêmes. Je ne sais vers où ni comment, car cette joie et ces délices, nous ne les ressentons pas dans notre cœur comme celles d’ici-bas – je veux dire au début, car ensuite tout en est inondé -, cette eau se répand et envahit toutes les demeures et puissances jusqu’à gagner le corps ; c’est pourquoi j’ai dit que cela part de Dieu pour aboutir en nous, car, comme le verra celui qui en aura fait l’expérience, c’est l’homme extérieur tout entier qui éprouve cette jouissance et cette douceur.» [3]
La vie spirituelle commence par la méditation : nous nous efforçons de chasser les distractions, d’appliquer notre intelligence au mystère médité, de brider notre volonté pour nous maintenir en oraison. C’est ce que le Christ demande aux serviteurs en leur ordonnant de « remplir les jarres jusqu’au bord », un travail assez laborieux puisqu’elles sont six et contiennent chacune environ cent litres. À un stade plus avancé de la vie spirituelle, lorsque l’âme reçoit la grâce de l’oraison de recueillement ou de quiétude, c’est Dieu lui-même qui fait jaillir l’eau directement dans l’âme en n’ayant besoin que de la disponibilité intérieure. À Cana, les serviteurs n’ont rien fait pour transformer l’eau en vin : ainsi, le Seigneur est assez puissant pour sanctifier notre âme et l’enivrer du vin de la contemplation.
L’ivresse de l’Eucharistie
C’est dans l’Eucharistie que le Christ nous rend présent le mystère de Cana, et nous enivre de sa présence. Ce n’est pas un hasard si le premier des signes donné par Jésus préfigure le signe des signes, celui du don de son corps et de son sang lors de la Passion, anticipé le Jeudi Saint. Les noces de Dieu avec son peuple sont célébrées à la Croix, où le Fils unique fait le don total de sa personne en se dépouillant totalement, en s’annihilant jusqu’à descendre dans la mort. C’est là que l’amour est à son sommet et apparaît dans toute sa profondeur. Lors de chaque eucharistie, à chaque communion, nous sommes invités à accueillir cette coupe : coupe de souffrance et d’amertume pour le Christ, coupe de délices pour nous car elle renferme l’amour infini. Saint Augustin invite à s’enivrer spirituellement à la coupe de l’Eucharistie :
« Nous ne voulons pas dire : ‘Que personne ne s’enivre !’ Au contraire, enivrez-vous, mais voyez à quelle coupe. Si vous vous enivrez à la belle coupe du Seigneur, cette ivresse paraîtra dans vos œuvres, dans votre saint amour de la justice et, enfin, dans le ravissement de votre esprit, transporté de la terre au ciel. » [4]
Allons au Cénacle, recevons l’abondance de la grâce, comme le dit le Catéchisme :
« Les miracles de la multiplication des pains, lorsque le Seigneur dit la bénédiction, rompit et distribua les pains par ses disciples pour nourrir la multitude, préfigurent la surabondance de cet unique pain de son Eucharistie (cf. Mt 14, 13-21 ; 15, 32-39). Le signe de l’eau changé en vin à Cana (cf. Jn 2, 11) annonce déjà l’Heure de la glorification de Jésus. Il manifeste l’accomplissement du repas des noces dans le Royaume du Père, où les fidèles boiront le vin nouveau (cf. Mc 14, 25) devenu le Sang du Christ. » [5]
En effet, c’est à la fin de nos vies, que le mystère de l’eucharistie, préfiguré à Cana, trouvera son plein accomplissement. Écoutons ce que dit le Christ dans les trois évangiles synoptiques, par exemple en Matthieu : « Puis, prenant une coupe, il rendit grâces et la leur donna en disant : ‘Buvez-en tous ;car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu’au jour où je le boirai avec vous, nouveau, dans le Royaume de mon Père.’ » (Mt 27,27-29, voir aussi Lc 22, 18, Mc 14, 25).
À partir de ces paroles, Origène développe une idée originale : alors que le Christ est ressuscité et assis à la droite de Dieu, il n’est pas encore complètement joyeux dans le sein de son Père, tant que nous n’y sommes pas avec lui. « Boire le vin » est en effet synonyme d’allégresse, et le Seigneur attend notre propre résurrection pour exulter pleinement sous l’Esprit :
« Comment donc pourrait-il boire le vin de l’allégresse, celui qui est avocat pour mes péchés, alors que je le contriste en péchant ? Comment pourrait-il être dans la joie, lui qui s’approche de l’autel en propitiation pour moi pécheur, lui au cœur de qui monte sans arrêt la tristesse de mes fautes ? ‘Je boirai ce vin, dit-il, avec vous dans le Royaume de mon Père’. Tant que nous n’agissons pas de façon à monter au Royaume, il ne peut boire seul ce vin, lui qui a promis de le boire avec nous. Il demeure donc dans la tristesse aussi longtemps que nous persistons dans l’égarement. » [6]
En effet, avec Jésus, c’est une ivresse sans fin qui nous attend au Ciel. Comme l’écrit saint Paul, nous serons tout à coup transformés pour prendre part au Banquet : « En un instant, en un clin d’œil, au son de la trompette finale, car elle sonnera, la trompette, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons transformés. Il faut, en effet, que cet être corruptible revête l’incorruptibilité, que cet être mortel revête l’immortalité… » (1Co 15,52-53). Mais cet événement aura aussi un effet sur le Christ, puisque nous sommes son corps. Ainsi Origène décrit-il l’attente ardente de Jésus que nous le retrouvions au Ciel :
« Qu’attend-il donc ? Il attend la joie. Jusqu’à quand attend-il ? Jusqu’à ce qu’il ait consommé son œuvre, jusqu’à ce que nous soyons tous soumis au Christ, et le Christ à son Père (1Co 15,28). Puisque tous, nous sommes membres de son Corps, on peut dire qu’en quelque manière il n’est pas soumis, tant que nous ne sommes pas soumis d’une soumission parfaite, tant que moi, dernier des pécheurs, je ne suis pas soumis. Mais quand il aura consommé son œuvre et amené toute créature à son achèvement parfait, alors on pourra dire qu’il est soumis en ceux qu’il soumet à son Père, ceux en qui il a consommé l’œuvre que son Père lui avait confiée, pour que Dieu soit tout en toutes choses (1Co 15,28) […] Alors notre grand prêtre boira le vin nouveau dans le ciel nouveau, sur la terre nouvelle, dans l’homme nouveau, avec les hommes nouveaux, avec ceux qui chantent le cantique nouveau. » [7]
Nous pouvons terminer notre méditation par cette très belle prière de saint Ambroise de Milan :
« Bois le Christ car il est la vigne ; bois le Christ car il est la pierre d’où jaillit l’eau ; bois le Christ car il est la source de vie ; bois le Christ car il est le fleuve dont la puissance fait la joie de la cité de Dieu ; bois le Christ car il est la paix ; bois le Christ afin de boire le sang par lequel tu as été racheté…Bois donc, vite, afin qu’une vive lumière te remplisse de splendeur ; ce n’est pas une lumière ordinaire, elle n’est pas du jour ni du soleil, ni de la lune, mais elle est cette lumière qui chasse les ténèbres de la mort (…) bonne ébriété qui en quelque sorte soulève l’âme vers des biens meilleurs et pleins de charmes de sorte que libéré des soucis, notre esprit soit réjoui du vin d’allégresse… » [8]
[1] Cardinal Ratzinger, Homélie inédite en français, prononcée à Fatima lors de la messe du pèlerinage International du 13 octobre 1996.
[2] Hermann Sieben, Ivresse spirituelle, dans Dictionnaire de spiritualité (Beauchesne).
[3] Sainte Thérèse d’Avila, Le Château intérieur, IVes demeures, chapitre II (Pléiade p. 561).
[4] Saint Augustin, Troisième enarratio sur le Psaume 103, § 13.
[6] Origène, Homélie VII sur le Lévitique, nº2.
[7] Origène, Homélie VII sur le Lévitique, nº2.
[8] Saint Ambroise, Explanatio des psaumes, I 33.