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Méditation : l’incrédulité, hier et aujourd’hui

En visite à Nazareth, Jésus s’étonne du manque de foi de ses compatriotes ; dans l’évangile de Jean, Il s’étonnera aussi de la résistance des autorités d’Israël. S’étant affronté directement à ces résistances il dira aux disciples :

« Si je n’étais pas venu et ne leur avais pas parlé, ils n’auraient pas de péché ; mais maintenant ils n’ont pas d’excuse à leur péché. Qui me hait, hait aussi mon Père. Si je n’avais pas fait parmi eux les œuvres que nul autre n’a faites, ils n’auraient pas de péché ; mais maintenant ils ont vu et ils nous haïssent, et moi et mon Père. » (Jn 15,22-24)

Manifestations modernes de l’incrédulité

Ce jugement est très sévère… Et nous, qu’en pensons-nous ? Nous sommes surpris, nous aussi, par cette génération qui a eu la chance extraordinaire de toucher le Verbe de vie (cf. 1Jn 1), mais qui est restée myope. Notre étonnement est-il vraiment fondé, ou bien n’est-ce qu’un jugement de croyant auto-satisfait ?

Nous pensons volontiers que si nous avions rencontré le Seigneur sur les bords du lac de Tibériade, nous l’aurions suivi aussitôt. Est-ce si sûr ? Ne sommes-nous pas au contraire dans une situation plus privilégiée pour croire aujourd’hui, deux mille ans plus tard, alors que l’Evangile s’est répandu partout dans le monde et a imprégné les mentalités, que le recul permet de mieux comprendre le dessein de Dieu et que tant de Saints se sont levés pour témoigner de lui ? Syméon le Nouveau Théologien (+1022) pose ainsi les termes du problème :

« Alors, en effet, c’était un homme qui apparaissait aux Juifs sans intelligence, un homme d’humble condition ; mais maintenant c’est un Dieu véritable qui nous est prêché. Alors, il fréquentait corporellement les publicains et les pécheurs et mangeait avec eux ; mais maintenant il est assis à la droite de Dieu le Père, n’ayant jamais été séparé de lui en aucune manière. Nous croyons qu’il nourrit le monde entier et nous disons, si du moins nous sommes croyants, que sans lui rien ne s’est fait. Alors, même les gens de rien le méprisaient en disant : N’est-il pas le fils de Marie (Mc 13,15) et de Joseph (Lc 4,22), le charpentier (Mt 13,55) ? Mais maintenant les rois et les princes l’adorent comme le Fils du vrai Dieu, et vrai Dieu lui-même, et il a glorifié et glorifie ceux qui l’adorent en esprit et en vérité, même s’il les corrige souvent quand ils pèchent. » [1]

Il en va de même pour les miracles : si j’en voyais un, pensons-nous, je me convertirais tout de suite. Or, beaucoup de personnes ont vu ou voient encore des guérisons et des événements extraordinaires ; ils ne croient pas pour autant. Par exemple, il arrive que des personnes soient guéries lors de groupes de prière mais qu’elles en restent là, ou même attribuent la guérison à tout autre chose : choc psychique, coïncidence,… Le miracle est un appel adressé à ma liberté, un signe qu’il me faut accueillir, et les ténèbres du cœur sont parfois plus dures à vaincre que celles de l’intelligence. C’est particulièrement vrai à notre époque, où tout est fait pour nier le surnaturel.

Mais nous-mêmes, jusqu’où sommes-nous prêts à croire ? Pour explorer cette difficile question, définissons ce qu’est un miracle avec un théologien moderne, René Latourelle :

« Le miracle est un prodige religieux, exprimant dans l’ordre cosmique (l’homme et son univers) une intervention spéciale et gratuite du Dieu de puissance et d’amour, qui adresse aux hommes un signe de la présence dans le monde de sa parole de salut. » [2]

D’une manière très différente, André Frossard, célèbre converti du XX e siècle, disait que le miracle n’avait rien d’extraordinaire, qu’il était au contraire un retour à l’ordre naturel, celui où Dieu redevient pleinement maître des choses.

Ce sont les actes que nous posons et les demandes que nous osons formuler dans la prière qui révèlent l’étendue de notre foi. Osons-nous demander des guérisons physiques, psychiques ou spirituelles ? Savons-nous les reconnaître lorsqu’elles se produisent ? Est-ce que nous nous laissons aller au découragement ou bien est-ce que nous croyons, dans les situations les plus inextricables, que Dieu va intervenir ? Telle était pourtant bien la foi de ceux qui obtenu les miracles en touchant le cœur de Jésus. Le Catéchisme offre une piste pour cet examen de conscience :

« La tentation la plus courante, la plus cachée [dans la prière], est notre manque de foi. Elle s’exprime moins par une incrédulité déclarée que par une préférence de fait. Quand nous commençons à prier, mille travaux ou soucis, estimés urgents, se présentent comme prioritaires ; de nouveau, c’est le moment de la vérité du cœur et de son amour de préférence. Tantôt nous nous tournons vers le Seigneur comme le dernier recours : mais y croit-on vraiment ? Tantôt nous prenons le Seigneur comme allié, mais le cœur est encore dans la présomption. Dans tous les cas, notre manque de foi révèle que nous ne sommes pas encore dans la disposition du cœur humble : « Hors de moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 5). » [3]

Les causes de l’incrédulité

Voici un exemple presque comique de rejet des miracles : celui de Renan au XIXe siècle, à l’époque des apparitions de Lourdes. Il écrivait pourquoi un miracle, même s’il se produisait, ne l’inclinerait pas à croire :

« Ce n’est donc pas au nom de telle ou telle philosophie, c’est au nom d’une constante expérience que nous bannissons le miracle de l’histoire. Nous ne disons pas : “le miracle est impossible” ; nous disons : “il n’y a pas eu jusqu’ici de miracle constaté”. Que demain un thaumaturge se présente avec des garanties assez sérieuses pour être discuté ; qu’il s’annonce comme pouvant, je suppose, ressusciter un mort, que ferait-on ? Une commission composée de physiologistes, de physiciens, de chimistes, de personnes exercées à la critique historique, serait nommée. (…) Si, dans de telles conditions, la résurrection s’opérait, une probabilité presque égale à la certitude serait acquise. Cependant, comme une expérience doit toujours pouvoir se répéter, que l’on doit être capable de refaire ce que l’on a fait une fois, et que, dans l’ordre du miracle, il ne peut être question de facile ou de difficile, le thaumaturge serait invité à reproduire son acte merveilleux dans d’autres circonstances, sur d’autres cadavres, dans un autre milieu… » [4]

L’incrédulité n’est toutefois pas à confondre avec la prudence et l’exercice du libre examen. Nous sommes tout à fait fondés à nous poser des questions. Cela nous permet d’aller plus loin. Notre intelligence nous est donnée pour cela. Elle peut tout à fait se conjuguer avec l’ouverture du cœur. Nous butons tous sur certaines questions : pourquoi la souffrance, où est Dieu, pourquoi me demande-t-il cela, telle loi morale est-elle fondée ? Les contemporains de Jésus avaient de vraies raisons de ne pas comprendre et de se poser des questions.

Nicodème en est un bon exemple. Il ne comprend pas et va trouver Jésus. Marie elle-même, avant lui. Son attitude nous éclaire : sans nier le prodige, Marie a posé une question : « comment cela va-t-il se faire puisque je suis Vierge ? » Elle ne bute pas sur l’incompréhensible, ma va chercher plus loin ; Dieu, qui ne méprise pas la raison humaine, lui répond. Joseph qui était juste, mais n’était pas rempli de l’Esprit Saint comme Marie, n’a pas compris et, dans le doute sur sa mission, a d’abord renoncé. Toutefois, sa méditation d’homme de foi, qui n’était pas un rejet, a permis à Dieu de l’éclairer. Alors, tout suite, il a adhéré.

Les contemporains de Jésus se sont heurtés intérieurement à deux obstacles. Le respect dû à la transcendance divine, d’abord : leur idée de la grandeur de Dieu, qui les a empêchés de croire à l’incarnation. Dieu ne pouvait pas se faire si proche. C’était un scandale. Beaucoup d’entre eux n’ont pas voulu réfléchir au-delà, comment les membres du Sanhédrin qui n’ont pas laissé Jésus s’exprimer jusqu’au bout : « Pourquoi nous faut-il encore un témoignage ? Nous-mêmes, nous l’avons entendu de sa bouche » (Luc 22, 71).

Cette attitude peut également être la nôtre. Lorsque des vérités de foi ou des événements nous semblent injustifiés ou incompréhensibles, nous avons tôt fait de fermer la porte, sans laisser Dieu ouvrir notre intelligence et notre cœur, au lieu de dire comme Marie : « comment cela va-t-il se faire ? »

Une autre raison permet d’excuser la génération contemporaine du Christ : sa divinité fut bien cachée par son humanité, demeurant voilée et quasiment imperceptible pendant toutes ses années de vie à Nazareth. Seuls Marie et Joseph, qui avaient reçu une révélation particulière, ont pu entrer dans le mystère de leur enfant et grandir à son école. Pour tous les autres, au contraire, Jésus n’était qu’un homme parmi d’autres. Le pape Benoît XVI écrit ainsi :

« Ses concitoyens « étaient frappés » par sa sagesse et, le connaissant comme étant « le fils de Marie », le « charpentier » qui avait vécu parmi eux, ils se scandalisèrent de lui au lieu de l’accueillir avec foi (cf. Mc 6, 2-3). Ce fait est compréhensible car la familiarité, sur le plan humain, n’aide pas à aller plus loin et à s’ouvrir à la dimension divine. Que ce Fils d’un charpentier soit Fils de Dieu est difficile à croire pour eux. Jésus lui-même prend l’exemple de l’expérience des prophètes d’Israël qui, dans leur propre patrie, ont été victimes de mépris, et il s’identifie à eux. À cause de cette fermeture spirituelle, Jésus n’a pu accomplir à Nazareth « aucun miracle, si ce n’est qu’il guérit quelques infirmes en leur imposant les mains » (Mc 6, 5). En effet, les miracles du Christ ne sont pas une démonstration de puissance, mais les signes de l’amour de Dieu qui agit là où il rencontre la foi de l’homme dans la réciprocité. » [5]

Cette réaction des familiers de Jésus nous appelle à être attentifs sur deux points. Il s’agit, tout d’abord, de laisser Dieu nous surprendre. N’enfermons pas Dieu. Nous avons tendance à vouloir Le ranger dans nos catégories, à savoir par avance ce qu’il veut, ce qu’il attend de nous. Or il n’en est rien. Dieu est toujours inattendu, toujours nouveau, parfois déroutant. Il nous surprendra toujours car il est infiniment grand. Seule une attitude d’ouverture peut nous permettre de reconnaître le Seigneur lorsqu’il passe, dans un événement, une parole, une rencontre, un appel à servir.

Le deuxième point d’attention concerne autrui. Nous enfermons également ceux que nous connaissons, ou croyons connaître, dans des schémas bien arrêtés. « Je le connais bien », disons-nous volontiers. Or il existe un mystère de la personne que même les plus intimes ne peuvent percer. L’homme, créé à l’image de Dieu, comporte une part d’infini. Il peut changer, évoluer, être différent, car l’Esprit souffle en lui. Faisons donc attention à ne pas enfermer nos proches, notamment nos frères et sœurs, conjoints et enfants, dans des jugements arrêtés. Nous pourrions empêcher Dieu d’agir. Beaucoup de personnes consacrées et de prêtres expérimentent cela douloureusement dans leur famille : les familiers voient le compagnon d’enfance, ils ne voient pas l’homme ou la femme sur lesquels Dieu a posé la main et dont il a fait des êtres nouveaux.

Tout ceci nous amène à nuancer notre jugement sur l’incrédulité d’autrui, hier comme aujourd’hui, et à méditer sur la nôtre : chacun reçoit bien les grâces nécessaires pour croire, mais les difficultés intérieures ne manquent pas. Le Seigneur m’a envoyé tant de signes pour m’amener à la foi, il continue à me donner tant de témoignages de sa présence.

Devenir croyants

Selon l’esprit de l’Évangile, les miracles sont une porte ouverte sur le mystère de Jésus, que tout homme est appelé à rencontrer, pour soigner les blessures – notamment celles de la raison – infligées par le péché originel. Les signes et l’action de Dieu, spectaculaire ou discrète, n’appartiennent pas au passé. Dieu continue à assister son Peuple en Jésus-Christ, l’Emmanuel, Dieu avec nous :

« Les miracles d’aujourd’hui ne prennent leur sens que si on les relie aux miracles fondateurs de Jésus. Miracles actuels et miracles de Jésus sont comme les arcs-boutants d’une prodigieuse cathédrale dont le Christ est la clé de voûte qui soutient tout, car le Christ a tout donné à son Épouse : son message, sa sainteté, sa puissance. » [6]

Jésus nous indique lui-même comment faire pour que notre foi grandisse. Il nous demande de contempler son Cœur. En effet, l’invitation à croire est concomitante de l’appel à découvrir en profond l’amour du Christ, dans son cœur transpercé. Souvenons-nous de Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant » (Jn 20, 27). Le théologien Jean Corbon nous offre cette belle méditation :

« Certes, Jésus est parmi les hommes comme « quelqu’un qu’ils ne connaissent pas » (Jn 1,26), mais il est au milieu d’eux. Ce mystère d’épousailles, que seul reconnaît l’ami de l’Époux, est vécu par Jésus dans le secret de son cœur. Qui pourra jamais entrevoir ce que le Christ a dû prouver et éprouver pour sceller cette Alliance dans la vérité de son cœur d’homme ? Car c’est bien dans ce cœur que se vit désormais le drame du fleuve de Vie, et à chaque instant de son temps mortel. Être inséparablement Dieu et homme, c’est-à-dire accueillir sans cesse la Nouveauté de la Vie du Père et hériter, par sa Mère virginale, de tout l’humus de notre humanité. Être le lieu de la rencontre de deux quêtes, de deux soifs, le lieu d’imprégnation de deux mondes, celui de la Grâce et celui de la chair. Être la croix de deux amours et le foyer de leur Alliance, l’écartèlement de deux nostalgies et la source de leur apaisement… « Qui a cru à ce que nous entendions dire ? » (Is 53,1, cf. Jn 12,38) La source est là et c’est le cœur du Serviteur : lieu de la Passion de Dieu et de la passion de l’homme, lieu de la Compassion. Là Dieu est né en l’homme et l’homme en Dieu : lieu de la naissance et de la connaissance, seuil où la mort s’arrête interdite, silence de la Joie et du jaillissement… » [7]

Ce « lieu de la Compassion », nous pouvons le trouver aujourd’hui dans l’Eucharistie. Elle habite nos villages et cités comme jadis le Christ habitait Nazareth. Nous la recevons si souvent que le risque est grand de la banaliser. Comme autrefois l’humanité de Jésus « cachait » sa divinité à ses contemporains, aujourd’hui l’apparence du pain « cache » la réalité du Corps sacré dans l’hostie consacrée.

Jésus a constaté avec étonnement le manque de foi de ses familiers, une certaine tristesse devait l’habiter ; ne lui infligeons pas la même expérience amère par notre cécité spirituelle. Puissions-nous ne pas manquer de foi devant le Saint-Sacrement, mais y écouter le Sacré-Cœur à l’école du père Croiset, directeur spirituel de Marguerite-Marie, qui écrivait :

« Souvenons-nous que le Sacré-Cœur de Jésus dans le très Saint-Sacrement est encore, autant qu’il le peut être, dans les mêmes sentiments où il a toujours été, c’est-à-dire, toujours brûlant d’amour pour les hommes, toujours sensiblement touché de nos maux, toujours pressé du désir de nous faire part de ses trésors et de se donner lui-même à nous, toujours veillant pour nous, toujours disposé à nous recevoir et à nous servir de demeure et de paradis dès cette vie, et surtout d’asile à l’heure de la mort ; et pour tout cela, quels sentiments de gratitude trouve-t-il dans le cœur des hommes, quels empressements, quel amour ? Il aime, et il n’est point aimé ; on ne connaît pas même son amour parce qu’on ne daigne pas recevoir les dons par lesquels il voudrait le témoigner, ni écouter les tendres et secrètes déclarations qu’il en voudrait faire à notre cœur. N’est-ce pas là un motif bien pressant pour toucher le cœur de tous ceux qui sont tant soit peu raisonnables et qui ont quelque peu de tendresse pour Jésus-Christ ? Cet aimable Sauveur, en instituant ce Sacrement d’Amour, prévoyait bien toute l’ingratitude des hommes, et il en ressentait par avance toute l’affliction dans le Cœur ; tout cela cependant ne le put point rebuter, ni l’empêcher de nous témoigner l’excès de son amour en instituant ce Mystère. » [8]

Nous pouvons terminer notre méditation sur une belle hymne grégorienne, attribuée à St Thomas d’Aquin, qui exprime très bien ce mystère :

« Je t’adore dévotement, Dieu caché, qui, sous ces apparences, vraiment prends corps, À toi, mon cœur tout entier se soumet Parce qu’à te contempler, tout entier il s’abandonne.

La vue, le goût, le toucher, en toi font ici défaut, Mais t’écouter seulement fonde la certitude de Foi. Je crois tout ce qu’a dit le Fils de Dieu, Il n’est rien de plus vrai que cette Parole de Vérité.

Sur la Croix se cachait ta seule Divinité, Mais ici, en même temps, se cache aussi ton Humanité. Toutes les deux, cependant, je les crois et les confesse, Je demande ce qu’a demandé le larron pénitent.

Tes plaies, tel Thomas, moi je ne les vois pas, mon Dieu, cependant, tu l’es, je le confesse, fais que, toujours davantage, en toi je croie, Je place mon espérance, je t’aime.

Ô Mémorial de la mort du Seigneur, Pain vivant qui procure la Vie à l’homme, procure à mon esprit de vivre de toi et de toujours savourer ta douceur.

Pieux pélican, Jésus mon Seigneur, moi qui suis impur, purifie-moi par ton Sang dont une seule goutte aurait suffi à sauver le monde entier de toute faute.

Jésus, que sous un voile, à présent, je regarde, Je t’en prie, que se réalise ce dont j’ai tant soif, te contempler, la face dévoilée, Que je sois bienheureux, à la vue de ta Gloire. » [9]


[1] Syméon le Nouveau Théologien, Catéchèses, 29, cf. SC 113, 164-169.

[2] R Latourelle, Du prodige au miracle, Fides 1995, p. 147.

[3] Catéchisme, nº2732.

[4] Ernest Renan, Vie de Jésus, Poche p. 80.

[6] R Latourelle, Du prodige au miracle, Fides 1995, p. 222. Il s’adressait en particulier aux positions illustrées par les rationalistes de l’époque de Renan, en écrivant : « Il y a deux stratégies pour évacuer le miracle : ou bien nier sa réalité, ou bien enquêter sur la genèse de l’illusion qui fait croire à son existence. Renan a choisi la première. » (Id., p. 40).

[7] Jean Corbon, Liturgie de source, Cerf 2007, p. 31-32.

[8] Père Croiset, La dévotion au Sacré Cœur de NS Jésus-Christ , ND des Prés 1895, p. 29.

[9] En écouter le chant . Voici l’admirable texte latin original:

Adóro te devóte, látens Déitas,
Quæ sub his figúris, vere látitas:
Tibi se cor meum totum súbjicit,
Quia, te contémplans, totum déficit.

Visus, tactus, gustus, in te fállitur,
Sed audítu solo tuto créditur:
Credo quidquid díxit Dei Fílius;
Nil hoc verbo veritátis vérius.

In cruce latébat sola Déitas,
At hic látet simul et humánitas:
Ambo támen crédens átque cónfitens,
Peto quod petívit latro pœnitens.

Plagas, sicut Thomas, non intúeor,
Deum támen meum te confíteor.
Fac me tibi sémper mágis crédere,
In te spem habére, te dilígere.

O memoriále mortis Dómini,
Panis vivus, vitam præstans hómini,
Præsta meæ menti de te vívere,
Et te illi semper dulce sápere.

Pie pellicáne, Jesu Dómine,
Me immúndum munda tuo sánguine,
Cujus una stilla salvum fácere,
Totum mundum quit ab ómni scélere.

Jesu, quem velátum nunc aspício,
Oro fíat illud, quod tam sítio:
Ut, te reveláta cernens fácie,
Visu sim beátus tuæ glóriæ. Amen.


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