Les temps sont accomplis, le Règne est là…
À l’écoute de la Parole
Les lectures de ce dimanche nous introduisent à ces deux thèmes qui nous touchent de près : le bonheur, le malheur. Chez Jérémie, la ligne de partage passe entre ceux qui s’appuient sur le Seigneur, et ceux qui comptent sur les forces humaines (Jr 17). Le psalmiste déclare bienheureux l’homme qui applique la Loi (Ps 1). En proclamant bienheureux ceux que la vie accable, le texte des Béatitudes, dans l’évangile de Luc, opère un renversement de valeurs : les temps messianiques sont arrivés avec Jésus, et la justice de Dieu est en marche (Lc 6).
Méditation
L’évangile des Béatitudes vient nous rappeler qu’un événement particulier traverse l’histoire des hommes de part en part : la venue parmi nous de Jésus, Dieu fait homme. L’avènement du Christ inaugure en effet le Règne de Dieu, qui libère tout homme du pouvoir du mal et du péché. Depuis lors, ce Règne s’établit peu à peu et imprègne ce monde. L’accès au royaume implique d’avoir creusé en nous le besoin et la faim de l’essentiel : le désir de Dieu et la charité fraternelle qui ouvrent la voie de la communion avec Dieu.
Pour aller plus loin
La proclamation des Béatitudes nous offre l’occasion d’épingler une curieuse déviation des évangéliques américains, ce que l’on nomme « l’évangile de la prospérité ». Cette doctrine prétend que l’aisance financière, le bien-être et l’absence de maladies, sont des signes de la bénédiction divine… Par exemple, le prédicateur télé-évangéliste Robert Tilton affirmait dans une émission de 1990 : « Être pauvre est un péché puisque Dieu promet la prospérité. Une nouvelle maison, une nouvelle voiture ? Ce n’est rien par rapport à ce que Dieu veut faire pour vous… »
Voici donc quelques repères pour un dossier :
- La revue semi-officielle du Vatican, La Civiltà Cattolica, y a dédié en août 2018 un article approfondi.
- Les évangéliques français ont pris leur distance avec ce genre de théologie.
- Voir aussi un bon article sur Aleteia.