Famille, vocation et Temple
« En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement »
Lc 2, 48
Immédiatement après la Nativité, nous vénérons « la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph », en proclamant l’évangile du Recouvrement de Jésus au Temple (cf. Lc 2). Le Christ, tout jeune, mais déjà majeur pour la Loi juive, y rappelle qu’il est consacré avant tout à son Père du ciel, surprenant à la fois les docteurs de la Loi et ses parents. Marie et Joseph le voient commencer à cheminer souverainement vers sa mission, et c’est dans la douleur des trois jours d’angoisse qu’ils s’en rendent compte, tout autant que dans la joie des retrouvailles au Temple. Un nouvel enfantement spirituel pour Marie, qui en connaîtra d’autres…
La première lecture nous présente une autre famille qui accomplit elle aussi son pèlerinage annuel : Anne et Elcana, les parents du prophète Samuel. Ils avaient déjà accepté de se séparer de leur petit enfant, en le consacrant à Dieu comme réponse au miracle de sa naissance (cf. 1 S 1). Douleur et joie, pour eux aussi… Avec ces deux familles transformées par leurs allées et venues au sanctuaire du Seigneur, que ce soit à Silo ou à Jérusalem, nous sommes immergés dans une ambiance de piété familiale, décrite ainsi par le pape Benoît XVI :
« Le pèlerinage est une expression religieuse qui se nourrit de prière et, dans le même temps, la nourrit. Il s’agit ici [Lc 2] du pèlerinage pascal, et l’évangéliste nous fait observer que la famille de Jésus l’accomplit chaque année, pour participer aux rites dans la ville sainte. La famille juive, comme la famille chrétienne, prie dans l’intimité domestique, mais elle prie également avec la communauté, se reconnaissant une partie du Peuple de Dieu en marche, et le pèlerinage exprime précisément cette condition de marche du Peuple de Dieu. »
Pape Benoît XVI, Audience générale, 28 décembre 2011.
À l’écoute de la Parole
Nous voici après la fête de Noël : notre cœur s’est fixé tendrement sur le nourrisson de Bethléem, mais le Seigneur nous oblige à partir pour accomplir notre pèlerinage terrestre, à l’école de ses parents Marie et Joseph.
Méditation
Les lectures de ce jour évoquent la croissance des enfants au sein des familles, et donc du rôle et du sens profond de la cellule familiale. De façon subtile, elles font aussi allusion au thème de la vocation personnelle : Jésus formule la sienne avec indépendance dans le Temple, saint Jean nous décrit la vocation de tous les baptisés − un appel « commun », mais sublime − et Anne pose les fondements de la vocation de son fils, en le consacrant au sanctuaire.
Pour aller plus loin
La scène d’évangile de ce dimanche nous permet de contempler Jésus face à sa propre vocation ; elle nous invite donc à contempler aussi le mystère des vocations consacrées dans l’Église. Pour cela, on pourra lire une partie (nnº2 et 3) du décret conciliaire « Optatam Totius » , sur la formation sacerdotale, qui affirme :
« Le devoir de cultiver les vocations revient à la communauté chrétienne tout entière, qui s’en acquitte avant tout par une vie pleinement chrétienne. Ce sont principalement les familles et les paroisses qui doivent collaborer à cette tâche: les familles, animées par un esprit de foi, de charité et de piété, devenant une sorte de premier séminaire; les paroisses offrant aux adolescents eux-mêmes une participation à la fécondité de leur vie. »
On pourra aussi accéder à une série de vidéos sur le thème à partir de cette page.