À l’écoute de la Parole
La Semaine Sainte s’ouvre par une double célébration : la procession, qui commémore l’entrée messianique du Seigneur à Jérusalem ; puis la messe, qui célèbre sa Passion et sa Résurrection. Sur le Mont des oliviers, nous évoquons l’entrée glorieuse de Jésus, annonciatrice de son futur triomphe ; puis nous descendons avec Lui dans la vallée du Cédron, vers les mystères de son humiliation, dans l’attente de sa Résurrection dimanche prochain.
Humiliation, exaltation : c’est le grand mouvement qu’illustrent les autres lectures, le « chant du Serviteur » (Is 50), l’hymne de la Lettre aux Philippiens (Ph 2) et l’extraordinaire psaume 22 (Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?).
Méditation : les prêtres et les saintes femmes pendant la Passion
Les deux chapitres de Matthieu (26 et 27) qui décrivent la Passion, et que nous proclamons à la messe de ce dimanche, sont si profonds que nous devrions les relire chaque jour pendant la Semaine Sainte. Notre méditation ne retiendra que deux groupes de personnages qui y apparaissent : (1) Pierre et Judas, désorientés, eux que Jésus avaient choisis comme disciples et comme prêtres et dont le comportement nous avertit des dangers qui guettent en particulier les prêtres qui ne sont pas persévérants dans la vie spirituelle. (2) Les saintes femmes qui, au contraire, ont accompagné Jésus jusqu’à la tombe. Elles nous offrent un bel exemple d’âmes fidèles et attentives, qui vivent la « logique de l’amour ».
Bonne lecture, bonne prière ! P. Nicolas Bossu, LC
Pour aller plus loin
Il est difficile, face à la Passion, d’articuler correctement les données des Évangiles, la réflexion théologique et la méditation spirituelle. Pour la Semaine Sainte, nous cherchons peut-être un guide : nous pouvons reprendre le début de l’encyclique Ecclesia de Eucharistia de Jean-Paul II, qui nous offre un texte simple, méditatif et extrêmement profond. On y lit par exemple :
« L’agonie à Gethsémani a été l’introduction de l’agonie sur la croix le Vendredi Saint. L’heure sainte, l’heure de la rédemption du monde. Quand on célèbre l’Eucharistie près de la tombe de Jésus, à Jérusalem, on revient d’une manière quasi tangible à son ‘’heure’’, l’heure de la croix et de la glorification. Tout prêtre qui célèbre la messe revient en esprit, en même temps que la communauté chrétienne qui y participe, à ce lieu et à cette heure ».