Dimanche de «Gaudete»: une joie obligatoire?
Deux voix résonnent ce dimanche: Marie, en chemin vers Noël, exulte par son Magnificat; Jean-Baptiste, pressé par les autorités juives, rend témoignage au Christ: «Il est là au milieu de vous…». La liturgie de l’Avent nous projette ainsi vers la venue de Jésus, désormais très proche.
À l’écoute de la Parole
«Frères, soyez toujours dans la joie…» (1Th 5): tel est le conseil de Saint Paul; mais peut-on forcer la joie ? Et de quelle joie s’agit-il? Dans la rue, le dimanche matin, nous voyons le fêtard rentrer dormir après une nuit dissipée, et le croyant sortir de sa prière pour aller à la messe. Lequel est vraiment joyeux?
Et nos prêtres, où trouvent-ils la source de leur joie?
Méditation: la vraie joie
Dans notre parcours d’Avent, nous voici parvenus au dimanche de «Gaudete» (Réjouissez-vous!), dont le titre est emprunté à la Lettre aux Philippiens: «Soyez toujours dans la joie du Seigneur; je le redis: soyez dans la joie.» (Ph 4,4). Nous avons écouté la même invitation en deuxième lecture (1Th 5), et nous pourrions légitimement nous étonner: peut-on vraiment donner l’ordre à quelqu’un de se réjouir? Au milieu des tribulations, doutes et difficultés de cette vie, cet ordre n’est-il pas déplacé?
Pour aller plus loin
Le pape François a voulu dédier son premier grand acte de Magistère – son Exhortation apostolique Evangelii Gaudium – au thème de la joie chrétienne qui provient de l’Évangile. Voici le début de ce grand texte programmatique, qu’il serait bon de relire pendant l’Avent:
La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus-Christ la joie naît et renaît toujours. Dans cette Exhortation je désire m’adresser aux fidèles chrétiens, pour les inviter à une nouvelle étape évangélisatrice marquée par cette joie et indiquer des voies pour la marche de l’Église dans les prochaines années.»[1]