lecture

Quatrième dimanche de l’Avent – Année B

David et Marie, partenaires de Dieu

« Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut. »
(Lc 1, 32)

La venue de Jésus est imminente en ce dernier dimanche de l’Avent : nous proclamons l’évangile de l’Annonciation, où Marie reçoit de l’ange Gabriel la Bonne Nouvelle de sa maternité divine (Lc 1). Mais David avait déjà reçu une promesse extraordinaire : « Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi. » (2 S 7) La Miséricorde divine vient donc bouleverser l’histoire humaine, un grand mystère qui éblouit saint Paul (Rm 16). Dans la méditation, nous nous demanderons quel est le véritable « temple de Dieu » : le sanctuaire de pierres construit par Salomon à Jérusalem ? L’humanité de Jésus « où réside la plénitude de la divinité » (Col 2, 9) ? L’Église où l’Esprit Saint nous fait entrer dans la Trinité sainte ?

Le chant grégorien peut nous aider à nous approcher du mystère que nous célébrons : l’hymne Ave Maris Stella (« Salut, étoile de la mer »), dédiée à Marie, nous fait participer de cette grande louange ecclésiale de notre Mère. Nous en avons une très belle traduction par Lemaistre de Saacy, comme cette strophe :

« Recevant ce salut de la bouche d’un Ange,
Reçois nos humbles vœux ;
Qu’Ève cède à Marie, et que son nom se change
En ton nom bienheureux [1] . »

À l’écoute de la Parole

Pour entrer dans la théologie de ce dernier dimanche d’Avent, il nous suffit d’écouter attentivement la deuxième lecture offerte par saint Paul : la Lettre aux Romains se conclut par une grande doxologie, une hymne liturgique pour rendre gloire à Dieu. Cette doxologie, très dense en son style, est centrée sur l’idée du « mystère », qui donne une clé d’introduction à toutes les autres lectures : « révélation d’un mystère gardé… manifesté… porté à la connaissance… » (Rm 16). Il s’agit du grand projet divin de Salut, qui se manifeste notamment dans le mystère du Temple, demeure de Dieu, auquel David est introduit par la grande promesse messianique qui vient couronner son règne (2 S 7) ; un mystère qui se dévoile pleinement lors de l’Annonciation à Marie, puisque Dieu vient habiter notre humanité (Lc 1). La communauté chrétienne vit de ce mystère et le célèbre avec ferveur pour rendre grâce à Dieu le Père par les paroles de saint Paul (Rm 16).

⇒ Voir l’explication détaillée

Méditation

Les lectures de ce dimanche nous suggèrent un thème biblique très riche : la demeure de Dieu parmi les hommes, cette « maison de David », que Dieu promet d’assister pour toujours (2 S 7), et qui devient à l’Annonciation une réalité très particulière, avec le visage concret du Seigneur (Lc 1). Nous méditerons donc sur le mystère du Temple, un mystère qui se déploie tout au long de l’histoire du Salut, depuis la création jusqu’à la consommation finale. Puis nous nous fixerons sur l’attitude de Marie pendant la scène cruciale de l’Annonciation. En particulier, son obéissance inspire et féconde la nôtre.

⇒ Voir la méditation complète

[1] Isaac Louis Le Maistre de Sacy (+1684), Office de l’Église et de la Vierge en latin et en français… éditions LePetit 1743, Hymne Ave Maris Stella, p. 373-375. Voir la traduction entière de l’hymne :

Éclaire, astre divin, les noirs flots de ce monde,
Mère du Dieu des dieux,
Toujours vierge, mais vierge heureusement féconde,
Claire porte des cieux.

Recevant ce salut de la bouche d’un Ange,
Reçois nos humbles vœux ;
Qu’Ève cède à Marie, et que son nom se change
En ton nom bienheureux.

Illumine l’aveugle, affranchis le coupable
De ses tristes liens ;
Écarte tous nos maux par ta main secourable,
Obtiens-nous tous les biens.

Fléchis par ton pouvoir et de Mère et de Reine
Ton Fils et notre Roi,
Qui rabaissa pour nous sa grandeur souveraine
Jusqu’à naître de toi.

Ô très pure, ô très douce, ô Vierge incomparable,
Humble au-dessus de tous,
Romps les fers du péché dont le poids nous accable,
Rends-nous purs, humbles, doux.

Donne-nous un cœur chaste, assure-nous la voie
Du céleste palais ;
Fais que, voyant Jésus, une immortelle joie
Nous ravisse à jamais.

Gloire au Père éternel, gloire au Fils, Roi des anges
Et Monarque des rois ;
À l’Esprit adorable, éternelles louanges,
Un seul honneur aux trois.




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  • Le Christ, bon Pasteur (musées du Vatican)