Noé et Jésus, deux justes qui traversent les eaux de la mort
Ouvrons le livre de la Genèse: il nous raconte comment le péché avait tellement contaminé l’humanité, à l’aube de notre histoire, que le Déluge fut nécessaire pour «noyer l’iniquité» (Gn 9). À travers Noé, Dieu avait alors renouvelé son alliance avec nous et tous les êtres vivants, en promettant de ne plus dévaster la terre, comme nous le rappelle de temps en temps l’arc-en-ciel.
De la même manière, à l’aube de son ministère public, Jésus a voulu enfouir nos péchés dans les eaux du Jourdain par son baptême. Cette fois, la créature n’est pas condamnée à disparaître sous le poids de ses fautes, c’est le Créateur qui vient mourir pour elle, afin qu’elle ait la vie. Jésus vit nos tentations au désert, avant d’inaugurer une nouvelle étape de l’histoire du salut, le règne de Dieu. Il proclame: «Les temps sont accomplis, le règne de Dieu est tout proche, convertissez-vous et croyez à l’Évangile» (Mc 1)
À l’écoute de la Parole
Noé, Abraham, Moïse… Les alliances se succèdent entre Dieu et son peuple, mais butent toutes sur le même écueil, le péché, avant que la Miséricorde ne vienne y remédier. La Nouvelle Alliance que Jésus vient inaugurer n’est-elle qu’un anneau de plus dans cette longue chaîne d’alliances? Quelle nouveauté est-il venu porter au monde?
Méditation: Accueillir la nouveauté du Christ
Sur les lectures de la Messe souffle un vent de nouveauté: la fraîcheur d’un monde qui sort des eaux pour un nouveau départ (Noé), la voix de Jésus qui résonne pour la première fois dans l’évangile de Marc (Mc 1), le baptême qui engendre à une vie nouvelle dans la communauté chrétienne (1P 3). Comment cette nouveauté nous rejoint-elle? Nous devons nous replacer dans la perspective historique des alliances pour le percevoir.
Pour aller plus loin
Le thème de l’Alliance est très fécond en théologie biblique : on pourra en lire un bon résumé par la Commission Biblique Pontificale dans le document «Le Peuple juif et ses saintes Ecritures dans la Bible chrétienne». On y lit notamment à propos de Noé:
«Après le déluge, Dieu annonce à Noé et à ses fils qu’il va prendre un engagement (berît) envers eux et envers tout être vivant. Aucune obligation n’est imposée à Noé ni à ses descendants. Dieu s’engage lui-même sans réserve. Cet engagement inconditionné de Dieu envers sa création est la base de toute vie.»