Troisième dimanche de l’Avent – Année B
Jean-Baptiste est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière,
afin que tous croient par lui. (Jn 1, 7)
À l’écoute de la Parole
La liturgie de ce dimanche se trouve au confluent de deux traditions différentes. Il s’agit, d’une part, du troisième dimanche de l’Avent, dit dimanche de Gaudete (« Réjouissez-vous ! ») [2] : l’Église veut nous préparer à la grande réjouissance que sera Noël et nous fait écouter les invitations à la joie que nous adressent Isaïe et saint Paul. Nous lisons aussi le Magnificat, où la voix de Marie, pleine de joie, invite à la louange.
D’un autre côté, Jean-Baptiste est notre compagnon traditionnel pendant cette période. Lors du troisième dimanche d’Avent, nous l’écoutons d’ordinaire proclamer l’avènement des temps messianiques, depuis sa prison, pour l’année A (Mt 11), ou à l’occasion du baptême de Jésus pour l’année C (Lc 3). Mais puisque l’évangile de Marc ne comporte pas de scène similaire, nous empruntons l’évangile de ce jour à Jean : le témoignage du Précurseur à Béthanie, juste avant le Baptême de Jésus.
Méditation : Dimanche de « Gaudete » : une joie obligatoire ?
Dans notre parcours d’Avent, nous voici parvenus au dimanche de Gaudete (« Réjouissez-vous ! »), dont le titre est emprunté à la Lettre aux Philippiens : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; je le redis : soyez dans la joie. » (Ph 4, 4) Nous avons écouté une invitation similaire, toujours de saint Paul, en deuxième lecture (1 Th 5) ; nous pourrions légitimement nous étonner : peut-on vraiment donner l’ordre à quelqu’un d’être joyeux ? Au milieu des tribulations, doutes et difficultés de cette vie, cet ordre n’est-il pas déplacé ? Dans la rue, le dimanche matin, nous voyons le fêtard rentrer dormir après une nuit dissipée et le croyant sortir de sa prière pour aller à la messe. Lequel est vraiment joyeux ? Notre méditation essaiera d’approfondir ce que signifie la vraie joie chrétienne ; puis nous chercherons comment la partager avec Jésus et Marie ; enfin, nous nous pencherons sur cette joie si spéciale qui habite les cœurs sacerdotaux.
Le pape François a voulu dédier son premier grand acte de Magistère – son Exhortation apostolique Evangelii Gaudium – à ce thème de la joie chrétienne. Voici le début de ce grand texte programmatique, qu’il serait bon de relire pendant l’Avent :
« La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ, la joie naît et renaît toujours. Dans cette Exhortation, je désire m’adresser aux fidèles chrétiens pour les inviter à une nouvelle étape évangélisatrice marquée par cette joie et indiquer des voies pour la marche de l’Église dans les prochaines années [1] . »
Cette semaine, nous voudrions vous présenter la page de la Communauté Saint-Martin qui offre une méditation sur l’Évangile de chaque dimanche, écrite par Mgr Jean-Marie Le Gall. Excellent pour les homélies…