Dimanche II de l’Avent – Année A
« Convertissez-vous,
car le Royaume des Cieux est tout proche. »
Mt 3, 1
Notre chemin vers Noël s’intensifie : après la perspective des grandes œuvres du Seigneur en faveur de Sion lors des derniers temps, qu’Isaïe nous annonçait la semaine dernière, la liturgie se focalise à présent sur la venue du Messie, le « rameau qui sortira de la souche de Jessé » (Is 11, 1). Nous nous rendons au désert pour écouter la voix vigoureuse de Jean-Baptiste, qui nous presse à la conversion parce que le Seigneur arrive (cf. Mt 3). Le dernier des prophètes nous fait désirer le baptême « dans l’Esprit Saint et le feu » (v. 12), et nous espérons ce Prince de la Paix annoncé tant de fois dans l’Ancien Testament. La confiance nous habite : il viendra accomplir les promesses divines d’une création renouvelée par la communion entre nous, comme saint Paul nous l’explique (Rm 15, deuxième lecture).
Dans notre méditation, nous écouterons l’appel à la conversion : que veut dire « se convertir » ? Pour notre vie chrétienne, il s’agit surtout d’une conversion de l’espérance ; la perspective terrible du Jugement, ouverte si vigoureusement par Jean-Baptiste, n’est pas en contradiction avec la vertu théologale de l’espérance, bien au contraire…
À l’écoute de la Parole
En ce deuxième dimanche de l’Avent, nous sommes introduits à la venue du Christ par la prédication de Jean-Baptiste, qui domine l’évangile de la messe. Il a préparé historiquement le ministère public de Jésus, en prêchant la conversion, et sa voix continue à préparer, dans l’Église, l’événement de Noël : il est le Précurseur. C’est pourquoi nous le retrouverons la semaine prochaine, avant qu’il ne s’efface devant la Sainte Famille pour le 4e dimanche d’Avent.
L’appel à la conversion
« Conversion » : intuitivement, ce terme nous dérange ; il semble exiger de nous des ruptures fortes, un « retournement » radical pour prendre une nouvelle direction. Nous sentons intuitivement qu’il y aurait tant de choses à réformer dans notre vie que deux dangers nous menacent : soit baisser la tête par résignation et pactiser avec nos médiocrités, voire nos vices ; soit la relever fièrement pour prendre des décisions d’autant plus inutiles qu’elles sont volontaristes… Le reproche de Jean-Baptiste aux Pharisiens est précisément qu’ils ne veulent pas changer de conduite, alors que sa voix prophétique rejoint manifestement la voix intérieure de leurs consciences. Par où commencer pour résoudre ce dilemme dans nos vies ? Vaste question, qui reste toujours comme une plaie ouverte dans notre cœur. Un philosophe moderne, Paul Ricœur, nous offre une réflexion profonde qui pourrait nous donner un bon point de départ :