Dimanche IV de l’Avent – Année A
« Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse… »
Mt 1, 20
Noël frappe déjà à notre porte, l’Enfant va bientôt naître : les lectures de ce dernier dimanche d’Avent se focalisent sur la venue de Jésus à travers la virginité féconde de Marie. Elle a été prophétisée par Isaïe au roi de Juda, par le signe de l’Emmanuel (cf. Is 7) ; elle a bouleversé la vie de Joseph le Juste, l’époux de Marie (cf. Mt 1) ; elle est le fondement de la mission évangélisatrice de l’apôtre Paul (cf. Rm 1). Ces trois personnages nous renvoient au personnage central de toute la Révélation, le Christ, qui emprunte de multiples façons de se cacher : il est enfoui dans la promesse d’un Prophète, puis dans le sein de Marie, enfin dans la vie de l’Église. La liturgie nous invite à prendre place à côté de ces différents témoins de l’Incarnation, pour les imiter dans leur attente :
« Il est celui que tous les prophètes avaient chanté, celui que la Vierge attendait avec amour, celui dont Jean-Baptiste a proclamé la venue et révélé la présence au milieu des hommes. C’est lui qui nous donne la joie d’entrer déjà dans le mystère de Noël, pour qu’il nous trouve, quand il viendra, vigilants dans la prière et remplis d’allégresse. C’est pourquoi, avec les anges et tous les saints, nous proclamons ta gloire, en chantant d’une seule voix : Saint[1] !… »
[1] Préface II de l’Avent.
« L’annonce de celui qui vient » : comme la venue au monde de l’Enfant Jésus est imminente, l’Église a choisi les lectures de ce dernier dimanche d’Avent autour de ce thème. Nous écoutons le prophète Isaïe annoncer la venue de l’Emmanuel, cet héritier du roi Acaz qui préfigure le Christ (cf. Is 7, première lecture) ; le Psaume 24 célèbre la venue du « roi de gloire » dans le Temple, véritable image de l’Incarnation ; l’évangile de Matthieu nous livre un récit touchant où un ange, apparaissant en songe à Joseph, lui annonce la venue du Christ (cf. Mt 1) ; enfin, saint Paul, en ouverture de son œuvre si majestueuse qu’est la Lettre aux Romains, centre son propos sur l’annonce de l’Évangile, par laquelle le Christ vient sauver toutes les nations de la terre (cf. Rm 1). Tous ces textes font résonner la grande symphonie de l’annonce du Christ, celui « qui est, qui était et qui vient » (Ap 1, 4).
Entrer dans le mystère de la virginité féconde
Les textes de la messe nous présentent trois personnes confrontées au mystère de Dieu qui intervient dans leur vie : le roi Acaz, Joseph époux de Marie et l’apôtre saint Paul. Leurs trois âmes furent illuminées par le prodige de la virginité féconde : annoncé par Isaïe, accompli en Marie, se déployant dans l’Église. Mais à la grandeur du mystère correspond la nécessité d’une humilité véritable (1). La présence du Seigneur est en effet toujours discrète, comme le petit embryon dans le sein de Marie ; mettons-nous à l’école de sa Mère pour la déceler (2). Enfin, laissons-nous modeler, avec saint Joseph, par cette nouveauté absolue qu’est la fécondité passant par la virginité (3).