Sainte Marie, Mère de Dieu
« Dieu a envoyé l’Esprit de son Fils dans nos cœurs,
et cet Esprit crie “Abba”, c’est-à-dire : Père ! »
Ga 4, 6
Paternité, maternité : au centre de nos adorations ces jours-ci se trouve l’Enfant dans la crèche. Nous l’adorons avec les bergers durant toute l’octave de Noël, que la liturgie conclut par la fête de la maternité divine de Marie. Cette maternité renvoie à la paternité de Dieu, thème central des écritures de ce jour. Le Père éternel signale la naissance de son Fils à Bethléem, et Joseph en assume la paternité légale (cf. Lc 2). La naissance de Jésus ouvre à tous les hommes la filiation divine (cf. Ga 4) ; dans l’Ancien Testament, la paternité de Dieu vis-à-vis de son peuple s’exprimait déjà à travers la bénédiction sacerdotale (cf. Nb 6).
En suivant la liturgie, nous méditons aussi sur la maternité de Marie, « Mère de Dieu » : quel est le sens de ce titre, quelle est précisément la fête liturgique d’aujourd’hui ? L’évangéliste Luc révèle que Marie contemple et intériorise les événements auxquels elle assiste, « les gardant dans son cœur » : il nous invite donc à contempler ce cœur immaculé et à l’imiter dans son attitude intérieure. C’est pourquoi la liturgie nous fait prier ainsi :
« Dieu tout-puissant, par la maternité virginale de la bienheureuse Marie, tu as offert au genre humain les trésors du salut éternel ; accorde-nous de sentir qu’intervient en notre faveur celle qui nous permit d’accueillir l’auteur de la vie, Jésus-Christ, ton Fils, notre Seigneur[1]. »
Première lecture : Bénédiction sacerdotale (Nb 6, 22-27)
Le Livre des Nombres nous rapporte une très belle prière : Dieu lui-même enseigne à Moïse comment les prêtres doivent bénir le peuple. À travers ces mains et ces voix sacerdotales, le Dieu de l’Alliance se penche, tel un père, sur ses enfants pour les bénir, leur donnant la paix et la grâce. On invoque son visage qui rayonne, sa face qui se découvre : une relation intime et personnelle, comme entre deux amis, est alors établie. Le pape François commente ainsi cette belle expression biblique :
[1] Prière collecte de la messe du jour.
Marie au cœur de la fête
Paix pour les peuples, circoncision de Jésus, Marie Mère de Dieu… Que célébrons-nous exactement aujourd’hui ? Cette fête liturgique ressemble à ces églises bien anciennes qui ont accumulé les styles au cours des siècles : une crypte romane, des voûtes gothiques, un orgue baroque, des vitraux modernes… Il nous faut distinguer les différentes époques pour en comprendre l’unité et saisir le fil caché qui relie tous ces aspects.text