Accueillir Jésus avec Jean-Baptiste et Marie
« Que devons-nous faire ? »
Lc 3, 10
« Pousse des cris de joie, fille de Sion ! » : ce troisième dimanche de l’Avent est appelé Gaudete, parce qu’il nous invite à la joie selon les paroles de la Lettre aux Philippiens : « Soyez toujours joyeux dans le Seigneur. » Il ne s’agit pas de la joie passagère des sentiments avec leur inconstance et leur superficialité, mais de cette œuvre de l’Esprit que Jean-Baptiste nous invite à rechercher : une joie profonde, forgée au contact de Jésus, vivifiée par l’annonce de l’Évangile. Une joie indestructible : « votre cœur sera dans la joie, et votre joie, nul ne vous l’enlèvera » (Jn 16, 22).
Crainte et joie, ces deux sentiments nous habitent naturellement face au Seigneur : qui se sent vraiment prêt à le rencontrer, à paraître face à lui dans toute la nudité de sa pauvreté ? Mais qui ne désire pas voir son visage et jouir de sa présence ? La liturgie nous éduque pour vivre pleinement cette tension, car toutes les lectures de ce dimanche annoncent sa venue sous des formes différentes : « Il vient, celui qui est plus fort que moi » (Jean-Baptiste) ; « Le Seigneur est proche » (saint Paul) ; « Voici le Dieu qui me sauve » (Isaïe) ; « Le Seigneur ton Dieu est en toi » (Sophonie). À mi-chemin sur notre parcours d’Avent, laissons-nous conduire par ces dispositions de la liturgie.
À l’écoute de la Parole
Il y a une forte tension dans les lectures de ce dimanche, qui gravitent autour du thème de la venue très prochaine du Seigneur. C’est une tension spirituelle propre à l’Avent, où nous sommes déjà bien avancés dans notre chemin vers Noël. Pour le Précurseur, la venue du Christ est terrible puisqu’elle inaugurera le jugement ; il voit déjà « la paille qui brûlera dans un feu qui ne s’éteint pas »(Lc 3, 17)… Les prophètes Sophonie et Isaïe, quant à eux, proposent une attitude différente : ils annoncent à Jérusalem que le Seigneur a écarté ses accusateurs, que le malheur est passé et qu’il faut donc se réjouir de sa venue.
Méditation
Nous avons tous été frappés, un jour ou l’autre, par la présence d’une femme enceinte. La main sur son ventre déjà bien arrondi, elle murmure dans un sourire : « Il est là ! », puis elle ajoute : « Il va bientôt naître. » Mais sa voix est souvent mêlée d’une certaine crainte, surtout s’il s’agit de la première grossesse : tout va-t-il bien se passer ? L’Écriture a souvent repris cette image, comme Isaïe : « Comme la femme enceinte à l’heure de l’enfantement souffre et crie dans ses douleurs, ainsi étions-nous devant ta face, Seigneur. » (Is 26, 17)Mais saint Jean la complète : « La femme, sur le point d’accoucher, s’attriste parce que son heure est venue ; mais lorsqu’elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus des douleurs, dans la joie qu’un homme soit venu au monde. » (Jn 16, 21)
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